Les images sont spectaculaires : épuisés après des semaines sous une sensation thermique dépassant les 50°C dans l’État de Tabasco, au sud-est du Mexique, des singes hurleurs tombent des arbres en état de déshydratation. Malgré les efforts des habitants pour les sauver, les autorités ont indiqué qu’au moins 164 de ces primates étaient morts en mai. « Les températures n’ont jamais été à ce niveau depuis aussi longtemps »souligne un vétérinaire qui a participé aux brigades de sauvetage des singes dans la jungle autour de la ville de Comalcalco.
Depuis plus d’un mois, en raison d’un anticyclone qui empêche la formation de nuages et l’expose aux rayons du soleil, le Mexique est confronté à sa troisième vague de chaleur de l’année. Le mercure dépassait régulièrement les 45°C dans 19 des 32 Etats du pays, et le ministère de la Santé imputait 61 décès à la chaleur. Malgré les pluies éparses tombées ces derniers jours, plus de 70 % du territoire souffre encore de sécheresses à des degrés divers, et 4 650 incendies ont été enregistrés au cours du premier semestre, dont 132 sont toujours en cours.
« Les températures de 2024 seront battre tous les records historiques, non seulement par leur intensité, mais aussi par la durée et la l’ampleur de la canicule, qui touche la quasi-totalité du territoire », souligne Jorge Zavala, directeur de l’Institut des sciences atmosphériques et du changement climatique à l’Université nationale autonome du Mexique. L’expert s’inquiète des effets de la chaleur extrême sur la santé, notamment parce que la majorité des logements ne sont pas équipés de systèmes de ventilation adéquats pour résister à ces conditions extrêmes.
Certains hôpitaux sont saturés
Au Mexique, où la chaleur a atteint dimanche 26 mai un pic à 34,7°C pour la première fois depuis un siècle de relevés météorologiques, l’air est d’autant plus étouffant que la mégalopole vit ces dernières semaines en état d’alerte face à la pollution. presque permanente, en raison de la forte concentration d’ozone dans l’atmosphère.
Pour faire face à l’accumulation de ce polluant, qui se multiplie sous l’effet de la chaleur et affecte le système respiratoire, les autorités ont restreint l’usage de la voiture, et a exhorté les 9 millions d’habitants de la capitale (20 millions en incluant la grande périphérie) à sortir le moins possible, à ne pas faire d’activité physique en extérieur et à ne pas faire le plein d’essence l’après-midi.
Dans l’État de San Luis Potosí, au centre-nord du Mexique, certains hôpitaux sont saturés en raison du grand nombre de patients souffrant d’insolations. La forte demande d’énergie provenant de la climatisation a mis le système électrique national sous pression et a contraint le gouvernement à programmer des coupures de courant la nuit pour remédier au manque d’électricité. Les autorités estiment que deux nouvelles vagues de chaleur pourraient survenir d’ici fin juin.
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