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Le Mexique et l’Équateur sont en pleine crise diplomatique, voici pourquoi

La police équatorienne tente d'entrer dans l'ambassade du Mexique à Quito, le 5 avril 2024.
ALBERTO SUAREZ / AFP La police équatorienne tente d’entrer dans l’ambassade du Mexique à Quito, le 5 avril 2024.

ALBERTO SUAREZ / AFP

La police équatorienne tente d’entrer dans l’ambassade du Mexique à Quito, le 5 avril 2024.

INTERNATIONAL – Conflit diplomatique total. Les relations entre le Mexique et l’Équateur sont rompues depuis plusieurs jours, ce qui a même conduit le personnel diplomatique mexicain à quitter Quito ce dimanche 7 avril. HuffPost vous explique ce qui s’est passé.

Tout a commencé mercredi dernier, avec les critiques du président mexicain Andrés Manuel López Obrador, sur le déroulement de l’élection présidentielle équatorienne de 2023. Celui surnommé « AMLO » accuse les autorités équatoriennes d’avoir exploité l’assassinat du candidat de l’opposition Fernando Villavicencio pendant la campagne, le 9 août 2023, pour favoriser l’élection du libéral Daniel Noboa au détriment de la candidate de gauche Luisa González. .

Jeudi, le gouvernement équatorien a annoncé en réponse qu’il expulserait l’ambassadrice du Mexique à Quito, Raquel Serur. Le lendemain, le Mexique accordait l’asile à Jorge Glas, réfugié dans son ambassade depuis le 17 décembre et faisait l’objet d’un mandat d’arrêt pour corruption présumée.

« Violation flagrante du droit international »

Jorge Glas, vice-président entre 2013 et 2017 de l’ancien président socialiste Rafael Correa (2007-2017), est accusé d’avoir détourné des fonds publics destinés à la reconstruction des villes côtières après un tremblement de terre en 2016. Quito nuance la protection du Mexique Jorge Glas« illégal ».

Dans ce contexte, des policiers ont fait irruption dans l’ambassade du Mexique pour arrêter l’ancien vice-président, une intrusion dans une enceinte diplomatique sans précédent récent dans le monde. AMLO dénonce un « violation flagrante du droit international et de la souveraineté du Mexique »et a déclaré qu’il avait l’intention de porter l’affaire devant la Cour internationale de Justice.

Dans la foulée, le Mexique a annoncé la rupture des relations diplomatiques avec l’Équateur, suivi samedi par le Nicaragua. Le personnel diplomatique mexicain, dont l’ambassadeur et le chef de la mission diplomatique, a quitté l’Équateur dimanche.

Déjà condamné à six ans de prison en 2017, Jorge Glas a été transféré samedi dans une prison de haute sécurité à Guayaquil (sud-ouest de l’Equateur), selon des sources gouvernementales.

Un raid condamné par la communauté internationale

Le raid a été condamné par les gouvernements de gauche de toute l’Amérique latine, du Brésil au Venezuela, en passant par le Chili et même par l’Argentine du président ultralibéral Javier Milei, ainsi que par l’Organisation des États américains, l’Union européenne et l’Espagne.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré : alarme  » par le raid, estimant que toute violation de l’enceinte diplomatique « met en péril la poursuite de relations internationales normales »selon son porte-parole.

Les Etats-Unis – qui condamnent « toute violation de la Convention de Vienne » – encouragé le Mexique et l’Équateur «  pour résoudre leurs différends conformément aux normes internationales ». La Convention de Vienne de 1961 prévoit que les ambassades et consulats « sont inviolables ».

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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