Le meurtre de la pharmacienne Hélène Tarcy-Cétout secoue la Guyane entière, les réactions se multiplient
Une jeune femme de 34 ans a été tuée ce matin à Saint-Laurent alors qu’elle ouvrait sa pharmacie. Cette Saint-Laurentaise était mariée et mère de 4 enfants. Les circonstances de sa mort ont choqué toute la société guyanaise et les réactions face à ce nouveau drame de violence sont nombreuses.
Toute la population laurentienne est sous le choc. L’atroce agression commise par un SDF lundi 8 avril n’a laissé aucune chance à sa victime Hélène Tarcy-Cétout, professionnelle de santé, pharmacienne et pompière volontaire décédée des suites de ses blessures.
Cette nouvelle fait tragique dans la ville de l’Ouest, en proie depuis des mois à des violences toujours croissantes, suscite l’inquiétude.
Spontanément, des habitants se sont rassemblés devant le centre commercial où se sont produits les événements pour dire non, mettre fin à l’ignominie et rendre hommage au jeune pharmacien.
Les réactions officielles ont été nombreuses depuis ce matin. Le syndicat des pharmaciens est immédiatement monté au créneau et les rideaux de toutes les pharmacies de Guyane ont été baissés. Seule la pharmacie de garde dispensait les médicaments au guichet de garde.
Le président de la Collectivité Territoriale de Guyane, Gabriel Serville dans son communiqué fustigé : « Cet acte, aussi abominable que lâche, plonge la population et particulièrement la communauté des pharmaciens et pompiers locaux auprès de laquelle elle est intervenue, dans la peur et la tristesse… ». Il a également souligné le dynamisme et l’engagement de la jeune femme pour les questions de santé dans la région, rappelant qu’elle était l’une des lauréates du concours national des 101 femmes entrepreneurs, reçu à l’Elysée en mars.
Une manifestation à laquelle ont participé la déléguée aux droits des femmes, Isabelle Hidair-Krisky qui a également exprimé son immense tristesse dans un texte qui rappelle les qualités d’engagement de cette jeune pharmacienne :
Le maire de Kourou, François Ringuet sur son réseau social Instagram a exprimé sa solidarité avec la famille de Françoise Tarcy-Cétout, aux pompiers de Saint-Laurent.
Le maire de Saint-Laurent rappelle les circonstances du meurtre dans l’unique supermarché de la ville et la stature de la victime, une jeune pharmacienne qui, il y a un mois, a été récompensée à Matignon dans le cadre du concours « 101 femmes entrepreneures » fait de nouveau appel au chef de l’État. Elle demande la mise en place dans sa ville de la continuité des opérations « Carrés nets XXL ».
« La commune de Saint-Laurent-du-Maroni présente toutes les caractéristiques d’un territoire fortement impacté par le trafic de drogue et les violences et doit bénéficier d’une telle opération ».
Elle rappelle également :
« …Saint-Laurent-du-Maroni est une ville frontalière du Suriname qui connaît de profondes difficultés économiques, sociales et politiques. Ce pays est censé être une plaque tournante du trafic de drogue et aussi un lieu de passage pour l’immigration clandestine vers la Guyane en provenance d’Haïti, de la République Dominicaine, de Cuba et du Brésil… Le phénomène des gangs au nombre de 14 recensés fait aujourd’hui ses preuves à Saint-Laurent-du -Maroni et tire son origine et son succès d’une jeunesse nombreuse et à la dérive. Enfin, la libre circulation des armes, alors qu’il n’existe même pas d’armurerie à Saint-Laurent-du-Maroni, est un sujet majeur sur l’ensemble du territoire. »
« Toute la Guyane souffre » affirment les députés Davy Rimane et Jean-Victor Castor, rappelant que « ce drame met une fois de plus en lumière l’échec total de l’État dit protecteur et impose aux pouvoirs publics de s’attaquer aux sources de l’insécurité… Les Guyanais souffrent, la Guyane est dans une situation d’un chaos généralisé… »
L’association des maires a exprimé sa plus profonde tristesse et son indignation face à cet événement tragique. Le communiqué annonce également leune fermeture de toutes les mairies, des établissements publics de coopération intercommunale et du centre de gestion le 12 avriln geste de deuil et appel à la réflexion collective. Les écoles resteront ouvertes afin qu’il y ait « un temps d’échanges et d’échanges autour des violences, pour sensibiliser nos jeunes à cet enjeu crucial et les inciter à construire une société plus apaisée ».
L’association PSP – Positive Soholan Pikin – qui tenait une réunion le 5 avril sur les violences, invite un grand rassemblement devant la sous-préfecture de Saint-Laurent ce mardi 9 avril et dans une ville fantôme de 7h30 à 12h30.
Les responsables du PSP déclarent : Trop c’est trop !!! Tous ensemble contre l’insécurité.