Le Medef craint « des centaines de milliers d’emplois » perdus
Le syndicat patronal dénonce une mesure qui « va affecter (leur) compétitivité, et réduire considérablement la capacité des entreprises à augmenter les salaires nets.
Les patrons haussent le ton. Le président du Medef a protesté mercredi contre la baisse des cotisations patronales prévue par le gouvernement dans le cadre du projet de budget qui sera présenté jeudi. « Baisser les allègements de charges au niveau du salaire minimum affectera notre compétitivité, et réduira considérablement la capacité des entreprises à augmenter les salaires nets. A terme, cela détruira plusieurs centaines de milliers d’emplois, dans des secteurs pourvoyeurs d’emplois sur les territoires : propreté, restauration collective, assistance à la personne… »assure Patrick Martin dans un entretien publié mercredi soir par Les Échos.
La semaine dernière, un rapport des économistes Antoine Bozio et Etienne Wasmer a été remis au gouvernement, dans lequel ils étudient comment, à coût constant, modifier la pente des baisses de charges accordées aux entreprises, pour éviter que de nombreux salariés restent confinés au salaire minimum. . Mais deux jours plus tard, le Premier ministre Michel Barnier expliquait dimanche dans la Tribune que 4 milliards d’euros pourraient être économisés grâce à ces réductions. « Ce travail a été faussé lorsqu’on y a ajouté un objectif de réduction des déficits publics »regrette M. Martin, faisant référence à un « décision brutale » que « nous ne pouvons pas l’admettre ».
D’autant que le président du Medef avait accepté d’annoncer que les grandes entreprises accepteraient une hausse d’impôts pour participer à l’effort budgétaire général, à condition que des économies significatives soient également décidées sur le fonctionnement des administrations publiques. « Je constate aujourd’hui que ces conditions ne sont malheureusement pas réunies »il déplore : « Les entreprises sont à ce stade les premières cibles et de manière durable » par le budget, selon lui. « On nous a parlé de mesures temporaires et, en réalité, 60 % d’entre elles sont structurelles. On nous avait promis des mesures ciblées et, en réalité, la moitié d’entre elles concerneront toutes les entreprises. Ces mesures, si elles étaient confirmées, auraient un impact durable sur notre compétitivité et notre emploi. Ce n’est pas ce que nous avons compris des intentions du gouvernement.précise M. Martin.