ENQUÊTE – En 1923, des miliciens japonais massacrèrent des centaines de Coréens dans la panique qui suivit le tremblement de terre de Kanto. Malgré les preuves, Tokyo nie obstinément le meurtre. Une poignée de bénévoles luttent sans relâche contre ce déni.
Tokyo
Au milieu des images insensées (photographies de charniers, dessins de femmes éventrées, corps démembrés en flammes, etc.) qui assaillent le spectateur, le point d’orgue du documentaire Massacre de Kanto en 1923 est une longue photo, immobile et silencieuse, du visage de Jun Suzuki. Interrogé sur l’attitude que devrait adopter le gouvernement japonais face au massacre d’au moins un millier de Coréens il y a un siècle, cet historien, auteur d’un texte majeur sur le sujet, reste sans voix. Comme s’il avait peur de froisser un paquet en l’ouvrant. Mais les larmes qui apparaissent parlent pour lui avant qu’il n’articule : « Il est difficile… »
La scène trahit l’embarras immense et croissant face à un massacre qui est prouvé depuis longtemps, mais que le gouvernement japonais s’efforce toujours de nier. Lundi 13 mai, une poignée de citoyens et parlementaires japonais et coréens ont souligné ce drame en projetant, dans une annexe de la Diète japonaise, Massacre de Kanto en 1923.
Le tremblement de terre…
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