Gros coup de froid chez ce poids lourd des chaudières et pompes à chaleur. Lundi, la direction de Saunier Duval a annoncé à ses salariés un vaste plan social concernant son usine de Nantes. Quelque 250 postes (sur un effectif de 950) seront prochainement supprimés sur le site de production du troisième constructeur européen, dans le cadre d’un PSE. « Il s’agit essentiellement de postes de production, précise Yuna Jossé, directrice générale de l’usine, filiale du groupe allemand Vaillant. Les premiers départs devraient avoir lieu en janvier 2025. Nous ferons tout pour favoriser les départs volontaires, et notamment les départs en retraite anticipée. »
Cette promesse s’adresse aux salariés qui ont connu des mois très compliqués ces derniers temps en raison d’un marché qui poursuit son inexorable déclin. Chômage partiel, prêts aux salariés, gel du recours à l’intérim… Des mesures ont été prises pour combler un manque d’activité en attendant une reprise espérée fin 2024, qui n’aura donc probablement pas lieu. « Nous avons fait face à des baisses de plus de 50 %, le volume est désormais trop faible pour maintenir cet excédent de personnel, constate Yuna Jossé. L’ensemble du marché européen est désormais en déclin. »
L’incertitude entourant la réglementation
Selon les observateurs, la cause en est la hausse de l’inflation et un marché immobilier atone, tant pour le neuf que pour l’ancien. Mais le flou qui règne encore autour de la réglementation et du système d’aides aux particuliers en France est aussi pointé du doigt, malgré une politique qui se veut proactive en matière de production.
« Nous sommes capables de fabriquer 120 000 pompes à chaleur par an, mais nous attendons le marché », confie Yuna Jossé. Son usine a récemment fait l’objet d’un plan d’investissement de 30 millions d’euros de la part du groupe Vaillant. « Ce dont nous avons besoin, ce sont des actes gouvernementaux et européens forts pour faciliter l’achat », conclut-elle.
