Depuis plusieurs semaines, la France a lancé un marché pour s’équiper de supercalculateurs militaires à IA. Technologie de pointe et essentielle dans l’arsenal militaire moderne. Pour le moment, deux concurrents sont en lice, dont Atos. Le groupe en difficulté est toujours en course, affirme le ministre des Armées, Sébastien Lecornu.
La France n’a pas encore fait son choix concernant les supercalculateurs
Le choix du fournisseur des futurs supercalculateurs français, indispensables à la défense et à la souveraineté numérique, reste en suspens. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, affirme ne pas avoir encore fait son choix. Deux offres majeures sont sur la table : celui du français Atos et celui du duo franco-américain Hewlett Packard Enterprise (HPE) – Orange. Ce dossier, très sensible pour le gouvernement, soulève de nombreuses questions sur l’avenir de la puissance de calcul militaire française.
Le ministre des Armées s’est exprimé devant la commission de la défense de l’Assemblée nationale. Les deux propositions ont des caractéristiques » très différent en termes de délais, de prix, de performances et de personnel mobilisé », selon lui. Il souligne que l’une des offres semble « anormalement faible« , tandis que l’autre pourrait être « inhabituellement fort« Il n’a toutefois pas précisé ses réflexions. Il a toutefois demandé au Contrôle général des forces armées de réexaminer la procédure actuelle dans les plus brefs délais.
Ce projet concerne le développement d’un supercalculateur dédié à l’intelligence artificielle (IA) qui serait unique en Europe. Ce calculateur serait installé au Mont Valérien, à Suresnes, et permettrait à la France renforcer sa souveraineté numérique, un enjeu crucial dans le contexte actuel de cybermenaces de plus en plus fortes.
Atos versus HPE-Orange : deux visions opposées
D’un côté, le groupe Atos, en difficulté financière, a proposé une offre jugée moins cohérente que celle du tandem HPE-Orange. En fait, ce dernier a fait une proposition estimée entre 100 et 200 millions d’euros. Atos, placé sous procédure de sauvegarde accélérée en juillet, doit restructurer et gérer une dette colossale de près de 5 milliards d’euros. Sa proposition est donc inférieure.
Ce contexte rend difficile la crédibilité de son offre, malgré son expertise historique dans le domaine des supercalculateurs, notamment via sa division Advanced Computing, qui développe les systèmes actuels de dissuasion nucléaire. La question est d’autant plus sensible que l’État français cherche à éviter qu’Atos ne tombe sous contrôle étranger, en cas de démantèlement ou de rachat de l’entreprise.
Parallèlement, le gouvernement négocie avec Atos pour racheter à l’armée certaines de ses activités stratégiques, comme la division Advanced Computing et les systèmes de commandement du programme Scorpion. Cependant, après six mois de négociations, aucun accord n’a été trouvé sur la valeur des actifs d’Atos.