Le manager Frank Robinson n’était pas en pilotage automatique avec les Expos de Montréal

Le 29 septembre 2004, nos Amours disputaient leur dernier match à Montréal. Le Journal vous propose une série de reportages dans le cadre de ce triste vingtième anniversaire du départ de nos Expos pour Washington.

Le dernier gérant des Expos était le légendaire Frank Robinson. Même s’il n’a jamais attiré autant de sympathie que Felipe Alou, il faut savoir que Robinson a tenu à cœur son travail de 2002 à 2004. Les Montréalais n’ont peut-être jamais réalisé à quel point ils étaient chanceux de l’avoir.

« Quiconque pense qu’il était en pilotage automatique en attendant que l’équipe bouge se trompe complètement », a déclaré l’ancien joueur Brad Wilkerson dans une interview téléphonique pour le 20^et anniversaire du départ des Expos.

« Frank Robinson n’était pas un manager qui venait vous voir tous les jours pour vous demander comment vous alliez », a déclaré Wilkerson à propos de l’ancien grand joueur de la MLB, décédé à 83 ans en février 2019. « Il venait vous parler quand il le jugeait nécessaire et pour vous donner des conseils. Il était bon avec les joueurs et très bon avec moi. Il avait confiance en moi et cela se voyait. »

Wilkerson, aujourd’hui âgé de 47 ans, a été l’une des principales vedettes des Expos lors des dernières saisons de l’équipe. Fréquemment utilisé en première ligne de la formation offensive, il avait d’ailleurs conclu la campagne 2004, la dernière du club montréalais, avec un impressionnant total de 112 points marqués. Wilkerson avait ainsi terminé au septième rang de ce chapitre dans la Ligue nationale, devançant seulement Albert Pujols, Barry Bonds, Jimmy Rollins, JD Drew, Bobby Abreu et Todd Helton. Le joueur des Expos avait également frappé 39 doubles et 32 ​​circuits cette saison-là.

Inconsolable

À la fin du dernier match disputé au Stade olympique, le 29 septembre 2004, Wilkerson avait l’air abattu. Plusieurs se souviennent de cette scène où, à ses côtés, l’entraîneur québécois Claude Raymond tentait de le consoler.

« J’ai passé quatre belles années à Montréal, j’ai adoré la ville et les partisans, qui étaient peut-être plus rares lors de la dernière saison, mais qui restaient extraordinaires quand on gagnait, a résumé Wilkerson. Avec le recul, je pense que j’étais aussi triste ce jour-là parce que j’étais plus jeune, et c’était alors ma première organisation dans le baseball majeur. »

Après avoir quitté Montréal, Wilkerson admettra qu’il a été affecté par un manque de stabilité pour le reste de sa carrière. Après avoir évolué avec les Nationals de Washington pendant une saison, il a ensuite trimballé son baluchon chez les Rangers du Texas, les Mariners de Seattle, les Blue Jays de Toronto, avant d’être à l’essai avec les Red Sox de Boston et les Phillies de Philadelphie. Tout cela entre 2005 et 2010 !

« Le déménagement des Expos a certainement eu un impact sur ce qui s’est passé par la suite, mais il y a eu beaucoup d’autres facteurs, dont les blessures », a déclaré Wilkerson. « Ce n’est jamais facile de déménager aussi souvent, mais cela fait partie de la vie d’un joueur de baseball. On rencontre de nouvelles personnes et il faut à chaque fois établir une relation de confiance. »

L’expérience des Yankees

Actuellement membre du staff d’entraîneurs de l’équipe de baseball de l’Université de Floride du Nord à Jacksonville, Wilkerson a passé la saison 2023 avec les Yankees de New York en tant qu’entraîneur adjoint des frappeurs. Cependant, suite à des changements, son contrat n’a pas été renouvelé.

« Tout est amplifié quand on est avec les Yankees », a-t-il déclaré. « J’ai adoré mon séjour là-bas et j’ai beaucoup appris. Chaque jour, en tant qu’entraîneur, il faut se présenter au stade et donner l’exemple en travaillant dur tous les jours. J’ai toujours été un travailleur acharné, mais là, c’est à un niveau supérieur. »

En conclusion, Wilkerson assure qu’il a l’intention de revenir comme entraîneur dans les ligues majeures de baseball dans un avenir proche.