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Le maire « déterminé à aller de l’avant » malgré l’opposition de Yellen

Le gouverneur de la Banque d'Italie Fabio Panetta (à gauche) et le ministre italien des Finances Giancarlo Giorgetti (à droite) accueillent le ministre français de l'Économie Bruno le Maire (au centre) au G7 Finances à Stresa, dans le nord de l'Italie.  Photo prise le 24 mai 2024
Le gouverneur de la Banque d’Italie Fabio Panetta (à gauche) et le ministre italien des Finances Giancarlo Giorgetti (à droite) accueillent le ministre français de l’Économie Bruno le Maire (au centre) au G7 Finances à Stresa, dans le nord de l’Italie. Photo prise le 24 mai 2024 (GABRIEL BOUYS / AFP)

Le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire s’est dit vendredi « déterminé à avancer » sur la fiscalité mondiale des plus riches, malgré l’opposition affichée la veille par son homologue américain aux négociations internationales sur ce sujet.

« Je suis totalement déterminé à avancer » sur ce sujet, a déclaré M. Le Maire en réponse à une question de l’AFP en marge du G7 Finances à Stresa dans le nord de l’Italie.

La veille, à peine arrivée à Stresa, la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen s’était prononcée contre « une négociation fiscale internationale » sur ce projet défendu par le Brésil à l’occasion de sa présidence du G20 et soutenu par la France.

Bruno Le Maire a tenu à relativiser l’ampleur de l’opposition américaine : « C’est la même chose que les Etats-Unis ont dit lorsqu’il s’agissait de taxer les géants du numérique (…) Finalement, nous avons réussi à trouver un accord. » » argumenta-t-il.

« Nous avions la même question sur l’impôt minimum (…) il y a eu des désaccords. Nous avons surmonté ces désaccords. Nous avons désormais une fiscalité numérique, une imposition minimale pour l’impôt sur les sociétés qui est en place », a-t-il poursuivi.

« J’aurais aimé que ce soit pareil parce que c’est la pièce manquante du puzzle », a-t-il ajouté.

« Mon ambition a toujours été une réforme globale de la fiscalité internationale : le numérique, qui échappe à l’impôt, l’impôt minimum sur les sociétés pour éviter l’évasion fiscale et la taxation des plus riches », a-t-il conclu.

Sur la fiscalité des géants du numérique, le ministre italien des Finances s’est toutefois montré plus pessimiste que son homologue français : selon Giancarlo Giorgetti il ​​est « peu probable » qu’un consensus entre Etats émerge en juin à l’OCDE en raison de la « résistance » des Inde et Chine.

Pour être adoptée, cette réforme, qualifiée de « pilier 1 » du grand accord adopté par près de 140 États à l’OCDE fin 2021, doit d’abord faire l’objet d’un texte commun, et la date limite de signature par l’ensemble des membres a été fixée au mois de juin par l’OCDE, le moment d’achever les négociations entre États.

« L’échéance de juin approche et honnêtement, cela me semble peu probable », a déclaré jeudi M. Giorgetti.

Comme Janet Yellen, le ministre allemand des Finances Christian Lindner s’est montré très sceptique quant à la proposition brésilienne d’un troisième pilier, une taxation mondiale des plus riches.

« Il faut travailler sur le premier pilier avant d’ajouter de nouvelles idées, dont le fond serait également discutable », a-t-il déclaré vendredi à la presse à Stresa.

Concernant le projet d’imposition minimale sur les milliardaires, le gouvernement brésilien s’est inspiré des travaux menés par l’économiste français Gabriel Zucman sur la fiscalité des plus riches.

Selon cette dernière, si les 3 000 milliardaires de la planète payaient au moins l’équivalent de 2 % de leur fortune en impôts sur le revenu, cet impôt mondial pourrait rapporter 250 milliards de dollars supplémentaires.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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