La ville de Sedavi, dans la banlieue de Valence, a été violemment touchée par les crues soudaines qui ont touché le pays. Le maire tire la sonnette d’alarme, assurant que les autorités sous-estiment « l’ampleur des dégâts » dans sa ville.
La municipalité de Sedavi face à l’urgence. Le maire de cette municipalité de la province de Valence affirme qu’après les inondations dramatiques de ces derniers jours en Espagne, la priorité est « d’enlever les corps et de nettoyer les rues pour éviter les infections et les maladies ».
Cité par Levante El Mercantil Valenciano, quotidien régional, José Francisco Cabanes insiste sur l’urgence de leur envoyer de l’aide humanitaire : certains habitants « sont isolés depuis trois jours, les magasins ont été pillés et nous n’avons toujours ni électricité, ni eau, ni gaz.
Le maire réclame notamment des pelleteuses pour évacuer les tonnes de véhicules entassés dans les rues – environ 600 – « car s’ils ne sont pas évacués, ils deviendront source d’infections ».
« Ils ne sont pas conscients de l’étendue des dégâts à Sedavi »
Les énormes quantités de boue déversées par les inondations vont « assécher et bloquer tout le réseau d’égouts » s’ils ne sont pas nettoyés, ce qui « mettrait la municipalité dans une situation encore plus critique ».
C’est « très urgent », insiste l’édile de cette commune de 10 000 habitants de la banlieue valencienne. Jusqu’à présent, douze décès y ont été recensés, mais le maire s’attend à ce que le bilan évolue. « Ils n’ont pas conscience de l’ampleur des dégâts à Sedavi », critique-t-il.
« Je n’aurais jamais pensé vivre cela », a déclaré à l’AFP Eliu Sánchez, un habitant de Sedavi, racontant une nuit cauchemardesque. «On a vu dans un terrain vague un jeune homme se réfugiant sur le toit de sa voiture», raconte cet électricien de 32 ans. « Il a essayé de sauter » sur un autre véhicule, mais le courant « l’a emporté ».
L’équivalent de « un an de précipitations » en une nuit
La région de Valence et la côte méditerranéenne espagnole en général connaissent régulièrement, en automne, le phénomène dit de « gota fria » (« goutte froide »), une dépression isolée en haute altitude qui provoque des pluies soudaines et extrêmement violentes, parfois pendant plusieurs jours.
Mais le phénomène n’avait jamais atteint une telle ampleur. Selon l’Agence Nationale Météorologique, plus de 300 litres d’eau par mètre carré (soit 30 cm) sont tombés dans la nuit de mardi à mercredi dans plusieurs localités de la région de Valence, avec un pic de 491 litres/m2 (49,1 cm) en le petit village de Chiva. Cela équivaut à « une année de précipitations », a-t-elle déclaré.