Aux États-Unis, le maire de Newark, Ras Baraka, a été arrêté vendredi devant la nouvelle détention Megacentre pour les migrants Delaney Hall, symbole de la politique de migration relancée par Donald Trump. L’affaire a déclenché cette ville du New Jersey, un État démocratique du sanctuaire.
Depuis plusieurs jours, Ras Baraka tente d’entrer dans le centre de Delaney Hall, un complexe sécurisé pour les migrants de 1 000 lits gérés par le géant géant du pénitencier, sans succès. Vendredi, lorsqu’il est retourné sur les lieux pour demander une inspection, il a été arrêté par des agents fédéraux. « Il a volontairement choisi de ne pas se conformer à la loi (…) il a été mis en détention », a déclaré la procureur Alina Habba sur X, ancien avocat personnel de Donald Trump.
Delaney Hall: un contrat fédéral, une ville en colère
Des images relayées par le spectacle des médias américains Ras Baraka menottent, marchant calmement sous escorte. Le maire prétend avoir traversé toute portée illégale. Il dénonce une stratégie d’intimidation orchestrée par Washington: «Il s’agit d’une première étape locale contre l’intimidation et le mépris des lois. Ils font juste ce qu’ils veulent, c’est barbare, c’est l’ouest de l’ouest.» »
Le centre de détention a rouvert ses portes au début du mois de mai dans une zone industrielle de Newark, près de l’aéroport international, sur la base d’un milliard de dollars sur 15 ans signé en février entre la glace (Immigration and Customs Enforcement) et Geo Group. Le site, abandonné depuis 2023, avait déjà servi de centre sous l’administration de Barack Obama. Il est maintenant au cœur de la stratégie de Donald Trump visant à « arrêter, détenir et expulser les illégaux », alors que Caleb Vitello, ancien directeur de la glace, a résumé en février.
Climat de la peur et la mobilisation des citoyens
Mais à Newark, Sanctuary City, la réponse est organisée. La municipalité considère que le groupe GEO n’a pas le certificat de conformité requis pour faire fonctionner le site. Le bâtiment serait donc occupé « illégalement », selon les services juridiques de la ville, qui ont saisi la justice pour tenter de bloquer son exploitation.
À Elizabeth, une ville voisine, un autre centre de glace avec 300 places déjà opère. Mais l’ouverture de Delaney Hall a ravivé l’anxiété dans les communautés d’immigrants du New Jersey. « Les gens ont plus peur que jamais », explique Viri Martinez, de l’ONG Njaij (New Jersey Alliance for Immigrant Justice). Mercredi, une trentaine de militants ont démontré devant les grilles du site, coincés entre un dépôt d’huile et des entrepôts. Des slogans comme « Ice Out of New Jersey » ou « les libérer tous » ont résonné.
Une bataille électorale en arrière-plan
La confrontation va au-delà de la seule question juridique. En effet, il cristallise la confrontation entre deux visions de l’immigration et fait partie d’un contexte brûlant. Un candidat pour l’inauguration démocratique pour le poste de gouverneur du New Jersey, Ras Baraka fait de cette lutte un marqueur politique fort face à une administration de Trump déterminée pour durcir le ton à l’immigration.
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Geo Group, pour sa part, défend la légalité de ses opérations et rappelle que les emplois créés par le site sont rémunérés « en moyenne 105 000 $ par an ». L’entreprise accuse Ras Baraka de déterminer la situation à des fins électorales.