Le maire de Nagasaki défend sa décision de ne pas inviter Israël aux commémorations
Shiro Suzuki a déclaré qu’il était regrettable que les ambassadeurs américain et britannique aient refusé d’assister à la cérémonie en raison de cette absence, ajoutant que sa décision visait uniquement à éviter d’éventuelles manifestations liées au conflit de Gaza.
Le maire de Nagasaki jugé « regrettable » Jeudi 8 août, les ambassadeurs américain et britannique ont refusé de participer à une cérémonie commémorant le bombardement atomique de la ville japonaise le 9 août 1945, faute d’invitation d’Israël. Shiro Suzuki a toutefois défendu la volonté de cette ville du sud-ouest du Japon de ne pas inviter Israël, répétant qu’il ne s’agissait pas d’une décision politique, mais d’un moyen d’éviter d’éventuelles manifestations liées au conflit à Gaza.
« Il est regrettable qu’ils nous aient informé que les ambassadeurs n’étaient pas en mesure d’assister à l’événement. »Shiro Suzuki a déclaré aux journalistes. « Nous avons pris une décision qui n’est pas motivée par des raisons politiques. Nous souhaitons que la cérémonie se déroule dans le calme, dans une ambiance sereine et solennelle. »il ajouta.
Le 9 août 1945, trois jours après le premier bombardement atomique de l’histoire à Hiroshima, Nagasaki subit le même sort : quelque 74 000 personnes périrent sur place. Après ces deux bombardements américains qui précipitèrent la capitulation du Japon et la fin de la Seconde Guerre mondiale, Hiroshima et Nagasaki devinrent des villes symboles de la paix et du désarmement nucléaire.
Peu d’ambassadeurs à la cérémonie
Les deux villes invitent traditionnellement des dignitaires du monde entier à leurs commémorations annuelles respectives. Les représentants de la Russie et de la Biélorussie sont interdits de séjour depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022. Les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Italie et l’Union européenne – ainsi que le Canada et l’Australie, selon les médias japonais – enverront des diplomates de rang inférieur à celui d’ambassadeur à la cérémonie.
Seules les ambassades américaine et britannique ont explicitement fait un lien avec la décision de Nagasaki de ne pas inviter l’ambassadeur israélien Gilad Cohen. Une source a déclaré à l’AFP que la décision de l’Italie était également une conséquence directe de cette non-invitation. L’ambassade britannique a déclaré que l’exclusion d’Israël créait « une équivalence regrettable et trompeuse avec la Russie et la Biélorussie, les seuls autres pays qui n’ont pas été invités à la cérémonie de cette année ».
Un porte-parole de l’ambassade de France a qualifié la décision de Suzuki « regrettable et discutable »tandis que la mission allemande critiquait le fait que « Mettre Israël au même niveau que la Russie et la Biélorussie ». Gilad Cohen, qui a assisté à une cérémonie commémorative similaire à Hiroshima mardi, a déclaré la semaine dernière que la décision de Nagasaki avait envoyé « un mauvais message au monde ».