Divertissement

Le maire de Carhaix veut-il vraiment conserver le plus grand festival de France ?

Jeudi 11 juillet, David Guetta ouvrira le bal des concerts sur le site de Kerampuilh à Carhaix (Finistère). Cette année encore, si l’on s’en tient au côté artistique et festif, la fête promet d’être grande. Pourtant, un fond sonore un peu envoûtant plane déjà depuis plusieurs mois sur les Vieilles Charrues. L’un des plus grands festivals de France, qui accueille jusqu’à 70 000 personnes chaque jour, est au cœur d’un conflit avec la municipalité qui a atteint son paroxysme.

Une réunion de médiation, et de la dernière chance, est organisée le mercredi 10 juillet, veille de l’ouverture. La préfecture, la Région Bretagne, le Département, le maire et le festival seront autour de la table pour tenter de trouver un accord de paix. Dans le cas contraire, cette édition pourrait être la dernière.

Les motifs de discorde s’accumulent depuis quelques mois. Redevance de 367 000 €, préemption d’un bâtiment que le festival devait acheter, perte de terrain… La direction des Vieilles Charrues reproche à la municipalité de Carhaix plusieurs décisions, rapportées dans nos colonnes ces derniers mois. « Si rien ne change, cela pourrait être la fin du festival », a prévenu les organisateurs. Christian Troadec, maire de région et co-fondateur de l’événement, parle de chantage « faire plier la communauté » et châtie « La course au gigantisme »

La gestion de Kerampuilh au cœur du conflit

Bien qu’il dise qu’il l’est « en faveur du maintien des Vieilles Charrues à Carhaix » et veille à mettre à disposition « toutes les conditions humaines, techniques et financières possibles à la disposition du festival », une série d’événements et de décisions nous permettent d’en douter.

Bref historique. En juin 2021, le conseil régional, la commune, les Vieilles Charrues et la société d’économie mixte SemBreizh ont convenu d’avancer ensemble sur la gestion commune de Kerampuilh. via le projet « Breizh Park », en société d’économie mixte (SEM). Satisfaction générale, tout le monde avance et des conventions sont signées pour définir les contours de ce projet qui prévoyait trois bâtiments, dont un à construire, le « palais des sports », dédié à la culture et au sport.

Puis les mois passent, et rien ne se passe. En août 2023, à la surprise générale, le maire de Carhaix balaie d’un revers de main l’accord, en plein Festival Motocultor, qu’il avait fait venir de Saint-Nolff (Morbihan). Malgré les engagements pris avec la région et la direction des Vieilles Charrues, Christian Troadec crée une société publique locale (SPL). La différence ? Seules les collectivités locales peuvent être actionnaires. Sortiedonc, les Vieilles Charrues. Tout cela sans en informer son conseil municipal, qui avait pourtant validé le projet initial.

« Un véritable manque de transparence »

Selon un responsable municipal de l’opposition, « Il y a un vrai manque de transparence. Pourquoi ce changement ? Quand il n’est pas le patron, ça bloque. Avec un SPL, il a le dessus. »

Une fois son projet finalisé, le maire le soumet au vote du conseil municipal en décembre 2023. « La future SPL aurait pour objet le développement et la gestion (…) du centre de congrès et…

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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