Il y a des livres qui tombent des étagères comme les confessions. Pas ceux qui attendent, pleins de franchise et de reconnaissance des dommages causés, mais ceux, plus insidieux, qui sont mis en place dans des histoires de résurrection. Des livres comme La soif de honte par Nicolas Bedos. Un livre déguisé en confession, mais animé, dans ses veines les plus profonds, par une stratégie de reconquête. Un texte qui ne cherche pas à comprendre ses défauts, mais à reconfigurer son image. La honte devient un outil, un parfum vaguement noble, alors qu’il devrait être un test silencieux et transformant.
Cela devait arriver: que les puissants, sont tombés de leur piédestal, inventent une nouvelle forme d’impunité – l’impunité littéraire.
Nicolas Bedos, condamné pour agression sexuelle sur deux femmes, choisit de ne pas répondre devant eux. Il répond devant son miroir. Et ce miroir, il le publie. Parce que ce qui l’intéresse n’est pas de rendre compte, mais de réécrire les conditions.
Il nous demande de croire en sa douleur, ses questions, sa solitude. Il nous demande même de l’admirer parce qu’il se ose s’exposer. Mais quel bien est