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Le leader martiniquais du RPPRAC, Rodrigue Petitot, reste libre mais sous contrôle judiciaire renforcé, dans l’attente d’une nouvelle audience

Le leader martiniquais du RPPRAC, Rodrigue Petitot, reste libre mais sous contrôle judiciaire renforcé, dans l’attente d’une nouvelle audience

Rodrigue Petitot a été convoqué ce vendredi 15 novembre 2024 en comparution immédiate au palais de justice de Fort-de-France pour « violation de domicile, menaces, intimidations et violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique ». Le président du RPPRAC (Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens) est sorti libre et a été placé sous contrôle judiciaire avec plusieurs restrictions. Son procès a été reporté au 21 janvier 2025.


A son arrivée au palais de justice de Fort-de-France où il était attendu à 14 heures ce vendredi 15 novembre, Rodrigue Petitot est apparu calme, en présence de plusieurs supporters présents. « S’il y avait quelque chose à me reprocher, je serais en prison depuis hier » vient-il de déclarer.

Rodrigue Petitot, leader du RPPRAC arrive au tribunal de Fort-de-France le 15 novembre 2024.



©Kelly Babo

L’homme est soupçonné de « invasion de domicile, menaces, intimidations et violences contre les personnes dépositaires de l’autorité publique ».

Dès le début de l’audience, la défense du président du RPPRAC composée de trois avocats (Me Georges-Emmanuel Germany, Me Eddy Arneton et Me Max Bellemare) a demandé le report du procès, invoquant « procédures mal exécutées »UN « dossier incomplet » et un « demande expresse ».

Les défenseurs ont donc demandé un délai supplémentaire afin d’ajouter des documents supplémentaires et de nouvelles auditions au dossier. A l’inverse, le procureur de la République a estimé que le trio d’avocats disposait de tous les éléments nécessaires pour assurer la défense de leur client.

De son côté, Me Hauteville, l’avocat du préfet de Martinique, a estimé que « les faits sont têtus » et ça « des éléments de ce dossier ne font l’objet d’aucune contestation. »

Pour rappel, c’est à la suite de sa prétendue intrusion aux grilles de la résidence préfectorale du quartier Didier le 11 novembre, suivie d’un échange houleux avec le représentant de l’Etat, que Rodrigue Petitot a été interpellé à son domicile de Fort-de-France le lendemain.

S’en sont suivis 72 heures de garde à vue jusqu’à jeudi soir (14 novembre), où il a été libéré sous contrôle judiciaire et sous les acclamations de nombreux sympathisants.

Selon le représentant du Parquet, cette décision du JLD (Juge des Libertés et de la Détention) « a consolé Rodrigue Petitot dans sa toute-puissance et son non-respect de la loi. » La vie de Rodrigue Petitot est « fait de menaces et d’intimidations » a ajouté le procureur de la République qui estime qu’il y a « un risque de récidive ».

Le parquet est convaincu qu’en coupant la tête de M. Petitot, on aura résolu tous les problèmes de la société martiniquaise (…). Nous nous cachons la face, nous devons résoudre le problème en profondeur. En 2009, que s’est-il passé ? M. Sarkozy, alors Président de la République, a pris l’avion, il a convoqué toutes les forces politiques et économiques de la Martinique, il a nommé M. Samuel préfet, d’origine guadeloupéenne, il a dit voici la feuille de route, trouver des solutions à plus ou moins succès. Aujourd’hui, en 2024, on ne peut pas avoir un ministre des Outre-mer qui vienne parler avec ceux qui représentent certes une partie de la population, mais pas forcément uniquement avec ceux qui défilent dans la rue. C’est méprisant !

Me Max Bellemare, un des 3 avocats de Rodrigue Petitot

(au micro de Mike Irasque

Quand on ne sait pas comment résoudre un problème autour de la table, on laisse la rue s’exprimer, mais il ne faut pas en arriver là (…). Il (Rodrigue Petitot) a toujours dit « J’ai un passé de délinquant, je suis mal connu ». Mais à quoi sert la prison ? Il sert à punir et à favoriser la réinsertion. Il n’a pas le droit de se réinsérer ? Il n’a pas le droit de changer, de se dire : doit-il faire autre chose ? Et c’est ce qu’il explique.

Après une suspension de séance, le tribunal a entendu les arguments des avocats de la défense. Puis, peu avant 19h30, le président du tribunal a décidé de placer Rodrigue Petitot sous contrôle judiciaire renforcé avec plusieurs contraintes. La demande de placement en détention provisoire formulée par le procureur de la République n’a pas été suivie d’effet.

Le président du RPPRAC reviendra donc au tribunal le 21 janvier 2025 (à 8 heures). L’intéressé a réagi en quittant le Palais, toujours en présence d’une foule nombreuse.

La foule qui attendait depuis le milieu de l’après-midi du vendredi 15 novembre 2024 la décision du tribunal, suite à la comparution immédiate de Rodrigue Petitot, leader du RPPRAC. Ce dernier s’est exprimé lors de la suspension de séance.


Nous sommes innocents et nous y sommes contraints. Je ne vais pas me plaindre, mais j’ai hâte que janvier arrive et j’aurai l’audace d’espérer des excuses, une fois qu’on aura vu la vérité (…). Je suis incarcéré chez moi, mais ça vaut mieux d’être chez moi qu’à Ducos. J’aimerais crier ma colère mais je ne le ferai pas, car elle sera peut-être encore utilisée contre nous, donc je garderai pour moi mes conclusions (…). On enferme le corps, mais jamais l’esprit.

Rodrigue Petitot

(au micro de Mike Irasque)

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