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Le leader kurde Selahattin Demirtas condamné à quarante-deux ans de prison

L'ancien coprésident du HDP, principal parti kurde du pays (aujourd'hui DEM), Selahattin Demirtas, lors d'une manifestation contre les opérations militaires turques dans le nord de la Syrie, le 4 septembre 2016 à Istanbul.

Le charismatique leader kurde Selahattin Demirtas a été condamné, jeudi 16 mai, à quarante-deux ans de prison, notamment pour atteinte à l’unité de l’État lors d’une flambée de violences en Turquie en 2014. Les procureurs avaient requis la perpétuité contre 36 prévenus, dont Selahattin Demirtas.

L’ancien coprésident du HDP, principal parti kurde du pays (aujourd’hui DEM), est incarcéré depuis novembre 2016 dans cette affaire, déjà dénoncée par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). L’autre ancien coprésident du HDP, Figen Yüksekdag, a été condamné à trente ans et trois mois de prison.

Agé de 51 ans, M. Demirtas était poursuivi pour 47 chefs d’accusation, dont celui d’atteinte à l’unité de l’État et à l’intégrité territoriale, et d’incitation à commettre un crime.

Au cours de cette longue procédure, la plupart des 108 accusés ont été reconnus coupables, mais quelques-uns ont été acquittés. L’audience devant le tribunal de Sincan, dans la banlieue d’Ankara, s’est déroulée en l’absence des prévenus en détention provisoire.

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Le « Barack Obama kurde »

Les violentes manifestations d’octobre 2014, au cours desquelles 37 personnes ont été tuées dans le pays, ont débuté après un appel lancé par le HDP contre le refus du gouvernement d’Ankara d’intervenir pour empêcher la ville syrienne de Kobani, frontalière avec la Turquie, de tomber dans le chaos. entre les mains des djihadistes de l’organisation État islamique (EI).

Présenté dans la presse comme le « Barack Obama kurde », Selahattin Demirtas, s’était présenté à l’élection présidentielle turque contre l’actuel président, Recep Tayyip Erdogan, en 2014 et 2018. Pour cette dernière élection, il avait fait campagne depuis sa cellule.

Après sa condamnation en 2018 à quatre ans et huit mois de prison pour « propagande terroriste » dans un aspect de cette affaire, la CEDH a ordonné à Ankara de le libérer.  » dès que possible « estimant que son emprisonnement visait « un pluralisme étouffant » politique.

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Le Monde avec l’AFP

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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