le leader indépendantiste Christian Tein sera placé en détention en France métropolitaine
Le leader du mouvement indépendantiste est soupçonné par les autorités d’avoir orchestré les émeutes sur l’archipel du Pacifique en mai dernier.
Christian Tein, le leader du mouvement indépendantiste soupçonné par les autorités d’avoir orchestré les émeutes en Nouvelle-Calédonie, va être placé en détention provisoire en France métropolitaine, a indiqué samedi son avocat après sa mise en examen à Nouméa. Cette décision a été prise par un juge des libertés et de la détention (JLD), appelé à se prononcer sur le sort de Christian Tein, considéré comme le chef de l’Unité de coordination des actions sur le terrain (CCAT), et de dix autres personnes, arrêtées mercredi au même moment. comme lui.
Le procureur Yves Dupas a confirmé à l’AFP « missions en France métropolitaine », sans plus de précisions suite à ces comparutions à huis clos devant le JLD. Les accusations n’ont pas été précisées. L’enquête vise notamment les faits d’association de malfaiteurs, les vols à main armée en bande organisée, la complicité par instigation à des assassinats ou tentatives d’assassinats sur personnes dépositaires de l’autorité publique.
Christian Tein doit être incarcéré à Mulhouse (Haut-Rhin) selon son conseil, Me Pierre Ortent, qui a exprimé son « stupeur ». «Personne n’avait d’information préalable selon laquelle la destination serait la métropole. Ce sont des procédures tout à fait exceptionnelles par rapport au territoire »il a insisté.
« Choqué et abasourdi »
Une autre accusée, Brenda Wanabo, chargée de communication du CCAT, doit être placée en détention à Dijon, selon son avocat, Me Thomas Gruet, qui a indiqué « extrêmement choqué et abasourdi ». Mère de trois enfants dont le plus jeune a 4 ans, cette militante « qui n’a jamais appelé à la violence »sera séparée de sa famille et est « anéanti »il a souligné. « Toutes les erreurs dans la gestion de la crise ont été commises par l’institution judiciaire »qui a « répondait à des considérations purement politiques »selon lui.
Quant à Frédérique Muliava, directrice de cabinet du président du Congrès de Nouvelle-Calédonie Roch Wamytan, elle doit être incarcérée à Riom, près de Clermont-Ferrand, selon son avocate, Me Christelle Affoué, qui dénonce « une décision parfaitement choquante et éprouvante ». « S’il s’agissait d’en faire des martyrs de la cause indépendantiste, nous ne le ferions pas autrement »a commenté Me Stéphane Bonomo, avocat d’un autre prévenu, Gilles Joredie.
Ces décisions interviennent six semaines après le début des violences qui agitent le territoire français du Pacifique Sud, les plus graves depuis celles des années 1980. Alimentées par le vote d’un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral calédonien pour l’élection provinciale prévue fin 2024, ces émeutes ont fait neuf morts, dont deux gendarmes, des centaines de blessés et des dégâts considérables, pour un coût estimé à 1,5 milliard. euros, selon le dernier rapport.