Le Kremlin a noté que la réglementation de la guerre en Ukraine était inséparable de la réorganisation de l’architecture de la sécurité européenne, lorsque Ryad s’ouvre aux pourparlers russo-américains, auxquels ni l’Europe ni Kiev n’ont été invités.
La Russie a longtemps demandé un retrait des forces de l’OTAN d’Europe de l’Est, car elle considère l’alliance comme une menace existentielle. Elle avait notamment utilisé cet argument pour justifier son invasion de l’Ukraine en 2022.
L’administration du président Donald Trump a été très critique envers ses alliés européens et moins disposé à soutenir l’Ukraine.
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(De G à D) le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov, et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, le 18 février 2025 à Ryad / Evelyn Hockstein / Pool / AFP
La réunion mardi dans Ryad des négociateurs russes et américains, dirigée par les chefs de la diplomatie des deux pays, Sergei Lavrov et Marco Rubio, marque une première à ce niveau et dans un tel format depuis l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février 2022.
Elle intervient après l’appel téléphonique la semaine dernière entre Donald Trump et Vladimir Poutine, qui a brisé l’Union occidentale et la stratégie d’isolement ciblant le président russe.
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(de G à D) Le secrétaire d’État américain Marco Rubio et le conseiller de la sécurité nationale du président américain, Mike Waltz, 18 février 2025 à Ryad / Evelyn Hockstein / Pool / AFP
Le président américain a présenté cette conversation comme le début des pourparlers de paix pour l’Ukraine. Moscou signifiait que cette guerre ne pouvait pas être arrêtée sans un accord plus large et vise la renaissance des relations russo-américaines dans son ensemble.
« Un règlement à long terme, un règlement viable (en Ukraine) est impossible sans un examen mondial des problèmes de sécurité sur le continent »Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, en réponse à une question de l’AFP mardi lors de son briefing quotidien.
La Russie avait affirmé à la fin de 2021 pour redessiner l’architecture de la sécurité européenne et, de facto, un retrait des forces de l’OTAN depuis l’Europe de l’Est, ainsi que l’engagement occidental à ne pas élargir l’alliance envers l’Est. Peu de temps après avoir vu ces affirmations rejetées, Moscou a déclenché son attaque contre l’Ukraine.
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Ukraine: évolution du territoire contrôlé par les forces russes / Nalini Lepetit-Cherla, Sabrina Blanchard, Christophe Thalabot / AFP
En fin de compte, d’autres sujets clés sur lesquels Washington et Moscou coopèrent avant l’invasion pourront se retrouver sur la table: désarmement nucléaire, forces conventionnelles en Europe, nucléaire iranien, conflit israélo-palestinien …
Dialogue ravivé
Si Washington et Moscou ont rendu le dialogue, l’atmosphère au début du match à Ryad, peu avant 10h30 du matin dans un centre de conférence, le palais Diriyah, était clairement tendu.
Assis autour d’une grande table en acajou, les visages se fermaient, le secrétaire d’État américain Marco Rubio et son homologue russe Sergei Lavrov ont été confrontés.
Le conseiller à la sécurité nationale du président américain, Mike Waltz, l’envoyé spécial du Moyen-Orient, Steve Witkoff et Iouri Ouchakov, conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, étaient également présents.
Les deux camps se sont efforcés de minimiser les attentes concernant cette première réunion. Cependant, cela marque une tournure spectaculaire que les Européens et les Ukrainiens craignent.
La partie américaine a insisté pour que Washington voulait voir avant tout « Si (les Russes) sont sérieux » dans leur désir de se reconnecter.
Du côté européen, les dirigeants recherchent les moyens de rester dans le jeu.
Le président français Emmanuel Macron a invité à la hâte les dirigeants des pays clés de Paris à essayer de faire preuve d’une posture commune sur la sécurité européenne.
Mais aucune décision concrète n’est sortie de la réunion.
Ravi de tensions américano-européennes, la Russie a exclu la participation européenne aux pourparlers, car selon M. Lavrov, l’Europe veut la poursuite de la guerre.
Pour sa part, la présidente de la Commission européenne Ursula von Der Leyen a déclaré mardi que l’UE voulait « Équipe » avec les États-Unis pour la paix « Juste et durable » En Ukraine, après une réunion avec l’envoyé spécial du président américain, Keith Kellogg. Ce dernier est attendu à Varsovie puis à Kyiv cette semaine.
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors du 61e Munich on Security Conference (MSC), le 16 février 2025 dans le sud de l’Allemagne / Sven Hoppe / Pool / AFP
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui est à Türkiye mardi et est prévu mercredi en Arabie saoudite, a déclaré qu’il n’était même pas informé de la réunion de Ryad.
Trump-Putine Summit?
Il a donc martelé lundi que l’Ukraine « Ne reconnaîtrait pas » Aucun accord ne s’est terminé sans lui et a jugé que les Ukrainiens et l’Ouest doivent avoir une position commune avant de parler avec le Kremlin.
Washington et Moscou ont déclaré que Kiev participerait aux pourparlers au moment souhaité, et le porte-parole du Kremlin a assuré mardi que Vladimir Poutine était « Si nécessaire (…) prêt à négocier avec Zelensky ».
Il a également indiqué que le Kremlin ne s’opposait pas à une entrée d’Ukraine dans l’UE, mais s’est opposé à son appartenance à l’OTAN.
Enfin, la Russie, ciblée par de fortes sanctions occidentales, a déclaré mardi « Progrès » rapide, « Dans les deux à trois mois »dans la composante économique des pourparlers avec les États-Unis.
Enfin, les Russes et les Américains doivent discuter d’un éventuel futur sommet Trump-Putine, qui, selon le président américain, pourrait également avoir lieu en Arabie saoudite.
Bourses / alf / lpt