Plusieurs régions du Koweït ont subi jeudi des coupures d’électricité imposées en raison de la chaleur qui fait monter en flèche la consommation électrique dans cet Etat du Golfe riche en pétrole.
Un rationnement d’une à deux heures par jour a été mis en place dans certaines localités, pour le deuxième jour, en raison de « l’incapacité des centrales électriques à répondre à l’augmentation de la demande »dans un contexte de « augmentation des températures par rapport aux mêmes périodes des années précédentes »a déclaré le ministère koweïtien de l’électricité dans un communiqué.
C’est la première fois que les autorités annoncent de telles mesures en raison d’un déficit de production électrique, suscitant des réactions sur les réseaux sociaux.
« Que Dieu aide ceux qui hébergent les personnes âgées et les malades. Et nous ne sommes même pas encore juillet. »» a écrit un utilisateur sur X.
Situé dans l’une des régions les plus chaudes du monde, le Koweït est habitué aux étés caniculaires.
Mais le pays est de plus en plus touché par le réchauffement climatique, provoqué principalement par la combustion d’énergies fossiles comme le pétrole, dont il est l’un des principaux exportateurs.
« Les températures dépassent souvent les 50 degrés Celsius en juillet, mais elles atteignaient déjà 51 degrés hier »» a déclaré à l’AFP le scientifique koweïtien Adel al-Saadoun.
« Ce que nous vivons aujourd’hui est le résultat du changement climatique dont le monde entier est témoin »il ajouta.
Une habitante de la région d’Umm al-Hayman, dans le sud du pays, qui n’a pas souhaité donner son nom, a déclaré être restée sans électricité pendant deux heures mercredi.
« La maison était fermée, donc ça restait frais »a-t-elle expliqué, précisant qu’elle a l’habitude d’éteindre la climatisation quelques heures par jour. « Mais certaines personnes transforment leur maison en réfrigérateur même lorsqu’elles ne sont pas là, ce qui augmente la charge électrique ».
Le Koweït a signé le mois dernier des contrats d’achat d’électricité à court terme pour 300 MW à Oman et 200 MW au Qatar, couvrant la saison estivale.
Mais « Les coupes budgétaires prévues se poursuivront dans les années à venir si nous n’accélérons pas la construction de nouvelles centrales »a prévenu l’expert koweïtien en énergie Kamel Harami, appelant les autorités à se tourner vers le nucléaire et les énergies renouvelables.
Bordant l’Arabie Saoudite et l’Irak, le Koweït contient 7 % des réserves mondiales de pétrole brut et possède l’un des fonds souverains les plus puissants au monde. Mais il est confronté à des crises politiques répétées, qui ont freiné ses ambitions de développement et de réformes.
La crise de l’électricité trouve son origine dans « Inaction gouvernementale et obstacles parlementaires » mais aussi dans le « les autorités de régulation et leurs règles qui ralentissent, voire entravent le développement »a écrit l’ancien ministre de la Santé Khaled al-Said sur X.
En mai, l’émir du Koweït a dissous le Parlement et suspendu certains articles de la constitution.