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« Le jus d’orange, de l’or au bar »

Au marché municipal de Sao Paulo, Brésil, février 2012.

Alert rouge sur orange ! Les fabricants de jus d’agrumes sonnent la corne de brume. Le prix des jus de fruits connaît, il est vrai, une envolée sur les marchés. Au point d’atteindre, en mai, un nouveau palier dans son envolée folle. Le contrat à terme sur le jus d’orange concentré congelé a dépassé le prix de 4,50 dollars (4,20 euros) la livre, battant ainsi son record historique. Le jus d’orange, de l’or au bar…

Par rapport à son niveau de février 2020, son cours a quintuplé. A cette époque, la pandémie de Covid-19 déferlait sur la planète. Les Américains, qui jusqu’alors boudaient de plus en plus le jus d’orange, jugé naturellement trop riche en sucres, se sont précipités pour en consommer, pour se gaver de vitamine C. Un renversement de tendance, qui a alimenté la demande.

Or, les vergers de Floride, autrefois fleurons de cette production, manquent de jus. Depuis une vingtaine d’années, ils subissent la terrible attaque du « dragon jaune ». Lorsque cette maladie bactérienne affecte l’arbre, celui-ci meurt et ses fruits, tombant souvent avant maturité, sont impropres à la consommation. Jusqu’à présent, l’antidote n’a pas été trouvé. Résultat, cet Etat n’a produit, lors de la dernière récolte, que 17,8 millions de caisses pesant environ 40 kilogrammes.

Une situation sans précédent

Plus grave encore, le dragon jaune commence à faire rage au Brésil, premier producteur mondial d’oranges à jus. De plus, ce pays a subi des épisodes climatiques défavorables. L’État de Sao Paulo, en particulier, a été victime de la sécheresse, limitant encore davantage les promesses des vergers. Les experts estiment que la récolte, déjà mauvaise en 2023, serait encore pire cette année, avec une prévision de 232 millions de caisses, en baisse de 24 % sur un an.

Ces estimations en début de campagne, alors que tout le monde s’attendait à un rebond après une année noire, ont accru la pression sur l’orange. Le spectre de la pénurie est évoqué par les investisseurs et la spéculation fait exploser le marché des jus concentrés surgelés. L’orange a donc un goût amer pour les fabricants de jus de fruits.

Emmanuel Vasseneix, président-directeur général de la Laiterie de Saint-Denis-de-l’Hôtel et président du Syndicat national interprofessionnel des jus de fruits, donne quelques étapes dans l’évolution du projet de loi : « La tonne de jus d’orange pur se négociait à 500 dollars en 2021, puis à 900 dollars en 2023, et maintenant à 1 200 dollars, voire 1 300 dollars. » Et considérez cette situation sans précédent.

Épisode 2 | En Tunisie, les producteurs de fruits et légumes en manque d’eau sont tiraillés entre productivisme et permaculture

Une augmentation de 45 à 50 centimes le litre a déjà été transférée dans les rayons des supermarchés. Une deuxième augmentation similaire semble inévitable. Sauf qu’il reste en travers de la gorge du client qui boit à petites gorgées.  » Habituellement, nous vendons 7 millions de litres de pur jus par mois, mais depuis avril, le rythme est tombé à 5,5 millions de litres. », s’inquiète M. Vasseneix. Certaines marques optent pour un format plus petit, comme Innocent (Coca-Cola) avec ses bouteilles de 90 centilitres. Ou privilégiez les fruits comme les mandarines, les ananas ou les pommes, ou encore privilégiez les boissons aux fruits. Ou comment mettre de l’eau dans son jus pour diluer l’addition.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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