Le judoka israélien n'en veut pas à son adversaire algérien
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Le judoka israélien n’en veut pas à son adversaire algérien

Le judoka israélien n’en veut pas à son adversaire algérien

 » C’est la vie. «  Il est arrivé en prononçant ces quelques mots, en serrant poliment la main des journalistes présents. Tohar Butbul, finalement battu en 2et Tourné ce lundi 29 juillet aux JO de Paris, il vient de vivre un moment de solitude auquel il commence, malheureusement pour lui, à s’habituer.

Pour la deuxième fois aux Jeux olympiques, le judoka israélien, en lice dans la catégorie des -73 kg, s’est retrouvé seul sur le tatami. Une étrange scène. Ce lundi, son adversaire du jour, l’Algérien Messaoud Redouane, ne s’est jamais présenté. Officiellement parce qu’il n’a pas fait le poids à la pesée (la balance affichait 400 grammes de trop) et a donc été disqualifié par la Fédération internationale. Mais en réalité, la raison est purement géopolitique.

« Je pense qu’il voulait se battre »

L’Algérien a refusé de se battre en raison du conflit actuel au Moyen-Orient. L’Algérie, par exemple, interdit l’entrée sur son territoire aux voyageurs munis d’un passeport israélien ou à tout citoyen porteur d’un visa israélien.

Tohar Butbul a été éliminé au deuxième tour des Jeux olympiques, lundi 29 juillet. | REUTERS

Tohar Butbul a été éliminé au deuxième tour des Jeux olympiques, lundi 29 juillet. | REUTERS

Une décision que l’Israélien Tohar Bulbut a regretté. « Malheureusement, j’ai déjà vécu ça aux derniers JO contre un autre athlète (Fethi Nourine). C’est dur, parce que j’ai envie de me battre, de m’exprimer, c’est mon métier. Je suis un athlète. » Mais le judoka n’a pas voulu blâmer son adversaire. « C’est un athlète aussi, je suis sûr qu’il voulait se battre, il a travaillé dur aussi pour y arriver. Mais malheureusement, il doit en faire un avec un gouvernement ou des autorités au-dessus de lui, qui lui ont dit de faire ça… Lui, comme les autres, est « victimes de décisions qui ne sont pas les leurs. »

« C’est une réalité, malheureusement, pour nous. Aujourd’hui, cela fait partie de notre histoire. »ajoute Guy Fogel, son entraîneur. « Tohar, comme nous tous, respecte tout le mondea confié juste avant sa compatriote Timna Nelson Levy. Tohar n’a rien à voir avec ce qui se passe dans le monde. Le sport est le sport, la politique doit être laissée de côté…

« J’espère qu’il y aura la paix un jour »

Les deux judokas se connaissent d’ailleurs. « Oui, je l’ai déjà vu plusieurs fois, dit Tohar Butbul. C’est un très bon judoka, je voulais l’affronter, mais ça n’a pas eu lieu, mais j’espère qu’on pourra se rencontrer, peut-être aux prochains Jeux Olympiques. Je ne le déteste pas, hein… Seulement, parfois, les politiciens n’apportent pas de bonnes choses aux Jeux Olympiques. »

Lorsqu’on lui a demandé s’il avait un message pour elle, il a dit ceci : « J’aimerais lui dire qu’un jour, j’espère qu’il y aura la paix au Moyen-Orient, que je pourrai aller m’entraîner en Algérie et qu’il pourra venir en Israël. Qu’on pourra se retrouver sur un tatami pour se défier. J’espère vraiment qu’un jour je pourrai lui serrer la main sur un tapis de judo… »

En attendant, la Fédération internationale de judo (IJF) va ouvrir une enquête approfondie après la disqualification de l’Algérien Messaoud Redouane Dris. Après son retrait des JO 2021, l’Algérien Fethi Nourine a été suspendu pour dix ans.

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