Ce jeu vidéo aide les enfants dyslexiques à surmonter leurs difficultés en lecture. Pour l’instant, il n’est remboursé que par certaines mutuelles.
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En vue d’un remboursement par la sécurité sociale, le jeu Poppins, sur tablette, a déjà franchi un cap, en étant reconnu comme dispositif médical numérique, etLe concepteur déposera un dossier scientifique avant fin 2024 auprès de la Haute Autorité de Santé pour demander un remboursement. Ce jeu a en effet démontré son efficacité pour aider les enfants dyslexiques à surmonter leurs difficultés en lecture. Ce handicap touche entre 3 et 5% des moins de 18 ans.
Pour se faire une idée du principe thérapeutique de ce jeu vidéo, il faut imaginer des personnages de dessins animés colorés sur l’écran. Il faut ensuite les faire avancer au rythme de la musique en suivant un parcours. Pour progresser dans le jeu, l’enfant doit également répéter des sons à voix haute ou taper dans ses mains en rythme.
L’apprentissage du rythme et de la musique suit à peu près les mêmes voies neuronales que l’apprentissage de la lecture, selon le co-fondateur de PoppinsFrançois Vonthron. En faisant travailler son cerveau pour interagir avec les éléments sonores du jeu, l’enfant stimule aussi sans le savoir le réseau cérébral qui sert à fluidifier le déchiffrement des lettres et des mots.
Cet effet a été démontré par un essai clinique avec le soutien du service de pédopsychiatrie de la Pitié Salpêtrière à Paris. Deux mois de jeu ont permis une amélioration de la vitesse et de la précision de lecture chez les enfants sans suivi orthophonique.
Les essais médicaux d’un jeu vidéo se déroulent comme les essais de comprimés ou de vaccins. Une partie des participants teste, sans le savoir, le jeu réel et l’autre partie joue avec un jeu placebo, donc un jeu qui ressemble graphiquement au jeu original, dans lequel les mécanismes de stimulation rythmique ont été supprimés. Le jeu placebo ne stimule pas le cerveau à lire.
Le jeu est uniquement remboursé par certaines mutuelles et l’abonnement coûte entre 25 et 40 euros par mois selon la durée. Pour un remboursement par la sécurité sociale, un dossier sera déposé auprès de la Haute Autorité de Santé, car il devra au préalable valider l’intérêt clinique des jeux vidéo dans le parcours de soins.
Les créateurs de Poppins J’espère connaître le même sort que la société TILAK, dont le dispositif vidéo est devenu la première application médicale prescrite et remboursée par l’assurance maladie, pour le suivi des troubles visuels, comme la DMLA.