Categories: Nouvelles locales

le hold-up de Marine Le Pen et du RN

Premier craquement dans le mécanisme précaire censé permettre au gouvernement d’échapper à la censure : le nouveau ministre de l’Economie Antoine Armand a dû rétropédaler mardi face à Marine Le Pen qui lui reprochait d’avoir exclu de travailler avec le RN.

Publié


Mis à jour


Temps de lecture : 2 min

Michel Barnier a appelé Marine Le Pen, mardi 24 septembre, pour démentir les propos d’un des membres de son gouvernement. Le coupable, le ministre macroniste de l’Economie, Antoine Armand, avait osé exclure l’extrême droite de « l’arc républicain », ajoutant que c’était la raison pour laquelle il n’entendait pas consulter les députés RN. Crash ! Ce n’est pas du tout la consigne du Premier ministre. Michel Barnier l’a rapidement rappelé à l’ordre. Il a même appelé Marine Le Pen pour s’excuser platement. Et voilà, le chef de file de l’extrême droite officiellement érigé en arbitre de l’élégance gouvernementale.

Pourquoi un tel tapage ? Parce qu’Antoine Armand a deux mois et demi de retard. Il s’en est tenu au 7 juillet, date du second tour des législatives. A l’époque, le RN était inabordable. Il était bien en dehors de « l’arc républicain ». La preuve, dans les urnes, c’est que le front républicain avait repoussé le danger de l’extrême droite. Sauf que LR en avait déjà profité sans appeler à un front républicain. Quelque 80 jours plus tard, pas question de donner un prétexte aux députés RN pour voter la motion de censure que la gauche allait déposer. D’où la courbette et le retournement du Premier ministre. Quant aux macronistes, ils sont tiraillés entre la cohérence politique d’un côté et la solidarité gouvernementale de l’autre.

Lundi, sur France 5, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a clairement choisi la première plutôt que la seconde. Elle soutiendra par exemple la position du groupe Ensemble à l’Assemblée s’il s’oppose à un texte sur l’immigration proposé par son collègue ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Un pied dedans, un pied dehors, ce « en même temps » pourrait bien engloutir les macronistes. Quant à Michel Barnier, qui affirme consulter Marine Le Pen au nom de la « le respect dû à ses électeurs », il tombe tête la première dans le piège du RN.

Quand le RN ou la gauche s’en prennent à Emmanuel Macron, et souvent très durement, personne ne les accuse d’insulter les électeurs du chef de l’État. Marine Le Pen, elle, se victimise au point de réussir un sacré hold-up. L’attaquer, critiquer son projet ou les dirigeants de son parti, ce serait mépriser les gens qui votent pour elle. Et la voilà, comme dans Koh-Lanta, brandissant son totem d’immunité. Intouchable ! Marine Le Pen est même devenue incontournable. Dans l’opposition, certes, mais consultée à chaque tournant. Indispensable pour assurer la survie du gouvernement pendant un certain temps, jusqu’au moment où elle décide de renoncer.

hd1

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides

Recent Posts

Plus de quatre mois plus tard, un paysage dévasté

Alors que la crise perdure en Nouvelle-Calédonie, les émeutes ont laissé des traces à Nouméa et dans la banlieue. Mi-septembre,…

4 secondes ago

Les patrons et les grands groupes craignent les hausses d’impôts

Publié 25/09/2024 11:07 Durée de la vidéo : 2 min Fiscalité : les patrons et les grands groupes craignent une…

1 minute ago

Alcaraz espère que Nadal n’abandonnera pas après la finale de la Coupe Davis en novembre

Carlos Alcaraz a salué la sélection de Rafael Nadal pour la finale de la Coupe Davis mais espère que cette…

2 minutes ago

Les premiers scores du Galaxy S25 Ultra sont là et ils font mal à certains

Le Galaxy S25 Ultra a été repéré dans un benchmark et le place en tête du classement des smartphones les…

3 minutes ago

Ce jambon de supermarché est sans danger pour la santé selon 60 millions de consommateurs

Afficher le résumé Masquer le résumé 60 Millions de consommateurs existe pour permettre aux clients de savoir quel type de…

4 minutes ago

« Il faut développer notre arsenal juridique », estime Bruno Retailleau

Le ministre de l'Intérieur souhaite « travailler » avec Didier Migaud, ministre de la Justice, « pour assurer la sécurité…

5 minutes ago