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Le Hezbollah et Israël intensifient encore leur confrontation

Le Hezbollah et Israël intensifient encore leur confrontation

Israël et le Hezbollah se testent mutuellement pour voir jusqu’où ils peuvent aller dans leurs affrontements… avant de se lancer potentiellement dans une guerre ouverte. Cette escalade s’est traduite lundi par trois raids aériens au Liban dans la région de Baalbek, bastion de la milice chiite alliée à l’Iran, à près de 100 km de la frontière israélienne.

Une attaque aussi profonde est rare depuis que le Hezbollah a lancé une offensive contre Israël en solidarité avec les Palestiniens après le début de la guerre dans la bande de Gaza le 7 octobre.

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré de fortes explosions sur les trois sites attaqués. Le fait que les explosions se soient produites après les attaques, a déclaré le porte-parole de l’armée, prouve que les installations abritaient « d’importantes quantités d’armes ». La radio de l’armée israélienne a suggéré que les cibles pouvaient avoir abrité des missiles pouvant atteindre presque n’importe quel point du territoire israélien.

Drone suicide

Le Hezbollah a refusé dans un premier temps de donner des détails sur l’étendue des dégâts. Côté israélien, le feu vert à cette opération a été donné après la mort d’un soldat israélien tué lundi par un drone suicide du Hezbollah sur une base militaire du nord d’Israël. Plusieurs autres soldats ont été blessés.

Un responsable du Hezbollah a également été tué dans le sud du Liban par un drone israélien. La riposte ne s’est pas fait attendre. La milice chiite a tiré mardi 75 roquettes vers la Galilée et le plateau du Golan, région conquise par Israël sur la Syrie en 1967, sans faire de victime.

« Notre réponse est prête »

Ces échanges d’armes sont d’autant plus inquiétants que les tensions sont à leur paroxysme. Le Hezbollah a, en effet, promis de venger la liquidation par Israël à Beyrouth fin juillet de Fouad Choukr, présenté comme le « chef d’état-major » de l’organisation. « Notre riposte est prête, il ne nous reste plus qu’à choisir le moment opportun », a prévenu le Hezbollah dans un communiqué.

Mais pour l’heure, le mouvement chiite a repoussé les représailles promises, pour ne pas être accusé, notamment par les Etats-Unis, de saboter les négociations en cours sur un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. L’Iran a adopté la même « retenue » après l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh, le chef politique du Hamas, en plein cœur de Téhéran.

Antony Blinken, le secrétaire d’Etat américain, tente lors d’une tournée dans la région entamée dimanche de promouvoir un compromis sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et la libération des otages détenus par le Hamas. Conscient des risques d’une spirale de violences incontrôlée, il a mis en garde lundi contre toute tentative de « faire dérailler » ces discussions. Sur le terrain, cet appel peine apparemment à être entendu.

Une base militaire souterraine

Ces derniers jours, le Hezbollah, en guise de dissuasion, a diffusé une vidéo d’une impressionnante base militaire souterraine « quelque part au Liban » abritant des lanceurs de missiles. De son côté, l’armée israélienne a déployé d’importants renforts le long de la frontière avec le Liban, notamment au sein d’unités spécialisées dans la défense aérienne. Le général Herzi Halevi, le chef d’état-major israélien, continue d’assurer que Tsahal est prêt à faire face à tous les scénarios possibles.

Dix mois de combats ont déjà entraîné la mort de 26 civils et de 19 soldats israéliens, et l’évacuation de près de 80 000 habitants vivant près de la frontière. Côté libanais, le Hezbollah a perdu 416 membres de sa branche militaire, auxquels il faut ajouter 72 morts appartenant à d’autres organisations. Des dizaines de milliers de villageois libanais ont été contraints de fuir les combats.

Six corps d’otages

Dans la bande de Gaza, les combats se poursuivent également avec une vigueur renouvelée. L’armée israélienne a réussi mardi à récupérer les restes de six otages capturés vivants et tués lors de leur captivité par le Hamas. Cette annonce a provoqué une onde de choc en Israël. Mati Dancyg, le fils d’une victime, a accusé Benjamin Netanyahu d’avoir « abandonné les otages à leur triste sort pour assurer sa survie politique ». Selon un récent sondage, 63% des Israéliens sont favorables à un accord soutenu par les Etats-Unis prévoyant la libération des otages.

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