Le Hamas Envisage De Quitter Le Qatar Face Aux Pressions Américaines Croissantes
La direction politique du Hamas, basée à Doha, étudie la possibilité de quitter la capitale qatarie pour s’installer dans un autre pays, rapporte le quotidien. Le journal Wall Street. Cette décision intervient dans un contexte de tensions accrues entre le Qatar et les États-Unis, les législateurs américains faisant pression sur l’émirat en raison de ses liens avec l’organisation terroriste.
Selon des sources arabes citées par le journal, le Hamas a récemment contacté au moins deux pays de la région, dont Oman, pour évaluer leur volonté d’accueillir ses dirigeants. Cette approche pourrait s’expliquer par les difficultés rencontrées dans les négociations sur un accord d’échange de prisonniers avec Israël, dans lesquelles le Qatar joue un rôle de médiateur. « Les discussions sont à nouveau dans l’impasse, sans perspective de reprise à court terme, et la méfiance grandit entre le Hamas et les médiateurs », a indiqué l’une des sources.
Le Qatar a réitéré qu’il n’était « qu’un médiateur » et que parvenir à un accord relevait de la responsabilité d’Israël et du Hamas.
La présence de hauts responsables du Hamas à Doha depuis 2012 avait dans un premier temps reçu l’aval des Etats-Unis. Cependant, Washington fait désormais pression pour que le Qatar expulse ces dirigeants, menaçant de remettre en cause le statut privilégié de l’émirat en tant qu’allié stratégique. Le sénateur républicain Ted Budd a proposé un projet de loi conditionnant le maintien de ce statut au départ des dirigeants du Hamas. Du côté des démocrates, des voix influentes comme celle de Steny Hoyer, l’un des plus hauts responsables du parti à la Chambre des représentants, appellent également le Qatar à faire pression sur le Hamas, sous peine de voir les relations américano-qataises « réévaluées ».
L’ambassade du Qatar aux États-Unis a exprimé sa déception face à ces initiatives, affirmant qu’elles ne contribueraient pas à résoudre la crise actuelle. Elle a rappelé que le Qatar n’était « qu’un médiateur » et que parvenir à un accord relevait de la responsabilité d’Israël et du Hamas. Si le Qatar a exprimé sa frustration face à l’absence de progrès dans les négociations, il a néanmoins souligné que même s’il se retirait de son rôle de médiateur, il n’abandonnerait pas ses efforts pour obtenir la libération des prisonniers.