Le halving du bitcoin renforce les espoirs
Fin du suspense, le nouveau halving a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi. Depuis le lancement du protocole Bitcoin en 2009, il s’agit du quatrième événement de ce type (après ceux de 2012, 2016 et 2020). « La réduction de moitié est un phénomène récurrent qui se produit environ tous les quatre ans », explique Claire Balva, vice-présidente chez Deblock et auteur de Bitcoin et cryptomonnaies faciles (First). « C’est une disposition du code qui réduit la quantité de bitcoins émis »précise Pierre Noizat, PDG de la plateforme d’échange Paymium.
Le halving consiste justement à diviser par deux la récompense attribuée aux mineurs à chaque fois qu’ils réussissent un concours de calcul leur donnant le droit d’enregistrer un nouveau bloc de transactions sur la blockchain. Cette rémunération est ainsi passée de 6,25 unités à 3,125 par cycle de dix minutes. Le nombre maximum de tokens devrait à terme être de 21 millions (19 millions ont déjà été « minés »). « La réduction de moitié ne change rien pour Bitcoin, car c’est dans le code depuis le premier jour de son existencepoursuit Pierre Noizat. C’est un non-événement, je le vois plutôt comme une célébration de la bonne exécution du code. » Et comme l’histoire est connue à l’avance, le marché en tient compte très tôt dans le prix.
Effets sur le prix
« Le principe est de diviser par deux la masse monétaire émise sur le réseau », poursuit Claire Balva. La réduction de moitié crée ainsi une baisse du taux d’offre de Bitcoin. « Il y a un effet de rareté qui fait monter les prix, ce qui attire de nouveaux investisseurs et suscite l’intérêt des médias. Mais l’augmentation n’est jamais éternelle et se corrige dans les deux années qui suivent”, ajoute Claire Balva. Sans précédent cette année, le prix a augmenté si rapidement qu’il a dépassé son record (69 000 $) avant le grand jour, grimpant à 73 777 $ le 14 mars. Il a toutefois baissé depuis, s’échangeant autour de 64 000 $. « Souvent, dans les phases haussières, il ne monte pas tranquillement de manière linéaireprécise Claire Balva. Il faut s’attendre à ce que cela soit corrigé de manière ponctuelle. Mais en cryptomonnaies, rien n’est impossible. »
Alexandre Baradez, analyste chez IG, n’exclut pas une « retour dans la zone entre 50 000 $ et 60 000 $ », au micro de BFM-TV. L’espoir de nombreux bitcoiners est néanmoins que le prix remonte à court ou moyen terme, car la réduction de moitié a en effet à chaque fois été le signe avant-coureur d’une course haussière. Saimi Barragan, PDG de la société minière StartMining, déclare avec aplomb : « Le Bitcoin atteindra 100 000 $ ou plus à la fin de 2024. Le prix augmente généralement dans les soixante ou quatre-vingt-dix jours suivant la réduction de moitié. »
Des analystes optimistes
Le cabinet d’analystes Bernstein maintient, de son côté, son anticipation du bitcoin à 150 000 dollars d’ici fin 2025, rapporte Le bloc : « Nous nous attendons à ce que la trajectoire ascendante reprenne après la réduction de moitié, lorsque (la puissance de calcul des mineurs) se sera ajustée et lorsque la collecte sur les ETF aura repris. »
L’une des raisons de la tendance à la hausse est en effet l’arrivée des ETF spot bitcoin, autorisés depuis le 10 janvier sur les grands marchés américains. C’était « comme mettre un produit dans les rayons d’un supermarché »déclare Eric Balchunas, analyste ETF chez Bloomberg. Et cela explique donc pourquoi le record a été atteint si tôt par rapport à la date de halving, qui est un moment plutôt morose en réalité, si l’on regarde les précédents. Pour Deutsche Bank, l’arrivée probable des ETF spot Ethereum joue également en faveur du bitcoin, ainsi que de la baisse des taux directeurs et d’un meilleur environnement réglementaire. Les analystes de la banque sont optimistes : « La situation commence à paraître remarquablement favorable pour l’écosystème Bitcoin. » Aucune anticipation sur le prix cependant, sauf qu’il devrait rester » élève « .