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Le groupe Renaissance à l’Assemblée nationale au bord de la désintégration

Les députés Stéphane Séjourné (à gauche), Sylvain Maillard et Astrid Panosyan-Bouvet, à l'issue de la deuxième réunion du groupe Renaissance, à Paris, le 9 juillet 2024.

L’opération de lobbying a été savamment coordonnée. Un peu trop même, à en juger par les éléments de langage copiés-collés distillés par les députés Mathieu Lefèvre, Maud Bregeon et Benjamin Haddad. Quand le premier le souhaite, « Écrire l’avenir avec la droite républicaine »la deuxième campagne pour « s’entendre sur l’essentiel avec les députés LR », quand le troisième veut « tends la main vers eux. » Alors que l’hypothèse d’une coalition des Écologistes avec le parti Les Républicains (LR) semblait privilégiée par le camp présidentiel, c’est le scénario d’un accord avec la droite que soutient une partie du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale. Le ton avait été donné par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, dès que les résultats des législatives étaient connus. « Il faut gouverner à droite et ne pas avoir de coalition avec la France Insoumise et le (Nouveau) « Front populaire », il l’a déclaré le 7 juillet, tout juste réélu député du Nord.

Nouvelle salve, mardi 9 juillet, cette fois avec Edouard Philippe. Invité du journal de « 20 heures » sur TF1, l’ancien Premier ministre a plaidé pour « un accord technique »en allant « de LR à la Renaissance » avec « un premier ministre de droite »La proposition a reçu l’approbation du député Renaissance des Yvelines, Charles Rodwell : « Je soutiens absolument cela, d’autant plus que nous votons toutes nos lois avec eux depuis deux ans maintenant. » Le scénario bénéficie également du soutien d’Aurore Bergé, qui en a assuré la promotion dans une boucle interne du parti.

La députée Renaissance Maud Bregeon, dans la cour d'honneur de l'Assemblée nationale, à Paris, le 9 juillet 2024.

Derrière, une bataille de récits est engagée. A celui du Nouveau Front populaire (NFP), qui aspire à gouverner en revendiquant sa victoire au second tour des législatives, les partisans d’un accord avec LR tentent de substituer celui de la droite comme première force politique du pays. Avec le risque de s’aliéner une partie de leur groupe. « Il y a un manque d’humilité de notre part, déplore le député Renaissance de la Moselle Ludovic Mendes. Nous avons été pris à partie et nous ne maîtrisons pas la situation.

L’aile gauche de la Renaissance

Ces tensions ont été accentuées par les propos de Gérald Darmanin lors d’une réunion du groupe mardi matin. Le ministre de l’Intérieur a exprimé son refus d’engager le dialogue avec Les Ecologistes, au prétexte qu’ils soutenaient les opposants aux mégabassins de Sainte-Soline, dont la manifestation du 25 mars 2023 avait débouché sur des violences. « Il faut être sourd et aveugle pour ne pas se rendre compte que des millions de personnes ont voté NFP »un membre du gouvernement fulmine en retour.

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Cammile Bussière

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