Après six ans d’attente interminable, le RCT retrouve enfin le frisson des matchs à élimination directe. Avec un barrage incandescent à Mayol contre le Stade Rochelais ce samedi soir.
Six ans et un mois. Une éternité pour un bastion du Top 14 comme le Rugby Club Toulonnais. Le club varois n’était donc plus parvenu à se qualifier pour la phase finale du championnat depuis 2018. Et un barrage de sinistres souvenirs pour les supporters. Une élimination contre Lyon sans défaite. Un match nul 19 à 19 mais une qualification pour le LOU au nombre d’essais marqués. Depuis ? Saisons ratées, désillusions, mécontentement des supporters, printemps sans joie.
Le grand frisson de la phase finale est donc de retour sur le Port. Avec un choc brutal face au Stade Rochelais et sa meute de gros biscuits. Mayol sera en feu, plein à craquer et une ambiance brûlante digne de l’événement, des retrouvailles avec le stress délicieux des matchs à élimination directe. Et la déception serait à la hauteur de l’espoir ravivé. Mais, compte tenu de sa longue traversée du désert, le RCT avance sans repères. « Ce groupe va enfin vivre la phase finale mais il ne faut pas être en mode découverte »» a cadré Pierre Mignoni, le manager d’un groupe qui a connu quelques hauts et bas cette saison avant de se resserrer et d’engager une dynamique prometteuse.
Première pour Ollivon et Serin
Pour mesurer à quel point le club varois va faire un saut dans le vide, ses deux joueurs phares, le capitaine Charles Ollivon et le leader du pack Baptiste Serin disputeront ce samedi soir le premier match de phase finale de Top 14 de leur déjà longue carrière ! De quoi alimenter leur détermination et faire de Toulon l’épouvantail de cette fin de saison (promise une demi-finale contre le Stade Toulousain en cas de qualification). « Pour moi, c’est juste un match de plusmarque le demi de mêlée. Mon objectif n’est pas simplement de jouer une phase finale. La phase finale est un objectif passager pour être champion de France. Je ne le prends pas du tout avec un stress particulier. En revanche, j’ai hâte d’y être… »
Avec une ambition affichée. Assumé. « Nous savons que nous avons encore beaucoup de travail à faire, mais quelque chose est en train de se produire. Cette qualification montre que nous grandissons mais il ne faut pas se contenter d’être là et pousser un peu plus. Nous voulons montrer que nous méritons notre place », prolonge Baptiste Serin. Avant de faire appel aux Toulonnais, connus pour leurs dérives… dans les deux sens. Rebelle quand son équipe est en difficulté. Déchaîné lorsque la gloire frappe à nouveau à la porte.
« Nous avons l’avantage indéniable d’avoir l’une des meilleures audiences de France. Mayol est redevenu un repaire d’ambiance, un public grandissant. On sait qu’on peut compter sur les supporters lors des matchs où il y a des moments compliquésrameute Baptiste Serin. Ce sera très dur, on connaît le morceau qui nous attend. La Rochelle est habituée à jouer ce type de match. Mais nous pourrons compter sur le public, ce qui est un atout incontestable.» Le chaudron Mayol sera porté à ébullition ce soir. Et « c’est super excitantrésume Pierre Mignoni. On reçoit un barrage chez nous et je pense que, rien qu’en entendant le nom de La Rochelle, tout est dit… »