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Le grand désarroi des petits patrons face à la politique économique de Barnier

Emmanuel Macron a annoncé « un moment de clarification » après l’annonce retentissante de la dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier. Cinq mois plus tard, la France est toujours plongée dans un épais brouillard. L’absence de majorité à l’Assemblée nationale pour voter le budget a relancé le scénario du recours à l’article 49-3. Et le budget proposé fait craindre des coupes sévères dans de nombreux secteurs.

Dans ce contexte troublé, les dirigeants de très petites entreprises (TPE) sont en plein désarroi. Selon un baromètre Fiducial/IFOP consulté en avant-première par La Tribune, 69% des petits patrons Les personnes interrogées ne font pas confiance aux mesures et actions économiques annoncées par Emmanuel Macron et son gouvernement. A En revanche, seuls 31% créditent la politique économique du chef de l’Etat et du gouvernement Barnier. A à titre de comparaison, il s’agit du niveau de confiance le plus bas depuis 2016, à l’exception de septembre 2023. Pour le président de la République, résolument attaché à la politique de l’offre, il s’agit d’un véritable désaveu des cercles dirigeants. Au total, près de la moitié des patrons s’inquiètent d’une éventuelle motion de censure au Parlement.

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77% des petits patrons sont pessimistes

Concernant le climat général des affaires, 77 % des chefs de petites entreprises sont pessimistes pour la France. A A l’inverse, seuls 31% d’entre eux se montrent optimistes quant à la situation économique. Le niveau d’inquiétude est particulièrement aigu dans le commerce (90%). La consommation française reste toujours atone selon les dernières enquêtes de conjoncture de l’INSEE, malgré une légère hausse du pouvoir d’achat en 2024. Et les restrictions budgétaires pourraient assombrir encore davantage ces perspectives de consommation des ménages, d’investissements et de croissance.

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Dans l’industrie, les dirigeants sont également pessimistes (77%). La production industrielle n’a toujours pas retrouvé son niveau de 2019, quatre ans après la pandémie. Et les menaces de fermetures ou de délocalisations se sont multipliées ces dernières semaines dans la chimie et la santé avec le cas emblématique de Sanofi. En revanche, les patrons de l’hôtellerie (65%) ou de l’action sociale (67%) sont moins pessimistes que la moyenne.

Le gouvernement doit agir sur le pouvoir d’achat, selon les TPE

L’autre enseignement intéressant de ce baromètre est que les TPE estiment que l’État doit agir en priorité sur le pouvoir d’achat des ménages. C’est le sujet numéro un pour 18% des managers interrogés. De son côté, l’exécutif compte sur un ralentissement de l’indice des prix pour redonner un nouveau souffle aux ménages et aux entreprises. Mais les économistes craignent les effets récessifs du budget 2025 sur la demande française, déjà à l’arrêt.

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Autre priorité à aborder : la dette française. Les prévisions de plus en plus sombres sur les déficits et la dette ont remis la question des finances publiques au centre des priorités pour 14% des personnes interrogées. En revanche, l’environnement et le climat sont cités par seulement 3% des personnes interrogées comme étant des projets d’urgence. Toutefois, le réchauffement climatique et ses conséquences ont perturbé l’activité dans de nombreux secteurs ces dernières années. Et les prévisions des climatologues ne se sont pas améliorées. Les dégâts sur l’économie devraient s’aggraver si les objectifs de neutralité carbone ne sont pas atteints dans les décennies à venir.

Les TPE favorables à une baisse des cotisations

Concernant les prélèvements obligatoires, les TPE demandent au gouvernement d’agir en priorité sur la baisse des cotisations (18 %). Cette demande va à l’encontre du budget proposé par l’exécutif. En fait, Bercy envisage plutôt de réduire les exonérations de cotisations pour les bas salaires afin de lutter contre la « smicardisation » de la société. Une idée soutenue par le rapport des économistes Bozio et Wasmer récemment présenté au Premier ministre.

La deuxième priorité pour réduire le déficit est de réduire l’aide sociale (17 %). Troisièmement, les dirigeants d’entreprise (12%) réclament une augmentation des aides ciblées sur les PME. Enfin, un très faible pourcentage (2%) défend une augmentation des crédits d’impôt pour la recherche. Dans le viseur des parlementaires, le crédit d’impôt recherche (CIR) pourrait être réduit lors des débats parlementaires sur le budget cet automne. Un dossier qui risque de raviver les craintes des employeurs.

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Échantillon de 1 006 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés, y compris les indépendants, selon les critères du secteur d’activité de l’entreprise, de la taille de l’entreprise, de la région d’implantation de l’entreprise. Échantillon interrogé par téléphone