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le gouverneur de la Banque de France répond aux accusations sur ses notes de frais

le gouverneur de la Banque de France répond aux accusations sur ses notes de frais
François Villeroy de Galhau a adressé un droit de réponse au journal.
Ken Cedeno / REUTERS

François Villeroy de Galhau a dépensé plus de 50 000 euros en déplacements professionnels et repas en 2023, selon un article de Monde publié vendredi, ce que le journal explique « par le goût du gouverneur pour les hôtels de luxe et les vols en classe affaires ».

Une réponse au vitriol. Suite à la publication vendredi d’un article de Monde l’accusant de notes de frais jugées exorbitantes, le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau a exprimé son « stupéfaction » dans un droit de réponse adressé au journal, et également publié sur le site Internet de l’institution. Regrettant un « attaque purement personnelle, et sans aucun fondement », le gérant a voulu justifier les montants avancés dans l’article en termes de nuitées d’hôtel ou encore de vols en classe affaires. Comme signalé Le mondecelui-ci a « a accumulé plus de 50 700 euros de dépenses liées à ses déplacements professionnels et repas pour la seule année 2023 ». Un chiffre qui pourrait s’expliquer en grande partie, selon le journal, « par le goût du gouverneur pour les hôtels de luxe et les vols en classe affaires ».

Si le haut responsable ne nie pas ce montant – la Banque de France elle-même ayant transmis ces notes au journaliste -, il estime en préambule que « l’article aurait dû commencer par préciser que l’ensemble de ces déplacements correspondent aux obligations européennes et internationales fortes de la Banque de France », précisant que « la Banque de France, à travers son gouverneur, est membre du Conseil de la BCE ; du G7, du G20 et des assemblées du FMI »et qu’il est lui-même « président de la Banque des règlements internationaux (BRI) ».

Revenant dans le détail sur ses dépenses, décortiquées dans l’article de nos confrères, l’ancien directeur général adjoint de BNP Paribas précise d’une part que ses billets d’avion (27 419 euros) comprennent « essentiellement trois voyages long-courriers (17 478 euros) : pour le G20 en Inde en février, pour les réunions annuelles du FMI aux Etats-Unis en avril, et pour le G7 au Japon en mai ». Il souligne également qu’il voyage en classe affaires plutôt qu’en classe économique, tout comme « les dirigeants publics en France et à l’étranger, pour des raisons de travail, de sécurité et de confidentialité ».

« Tentation populiste »

C’est surtout concernant ses frais d’hôtel que le gouverneur juge que les faits ont été déformés dans l’article. Ce dernier « laissant entendre que je privilégie systématiquement « les hôtels quatre et cinq étoiles », souligne François Villeroy de Galhau. C’est faux. » Et il cite plusieurs exemples : un séjour à Francfort en mai 2023 où il aurait choisi « séjourner dans un hôtel moins cher que celui traditionnellement négocié à la BCE, à 134 euros la nuit » ; un autre à Bengaluru en Inde, dans un hôtel à 368 euros la nuit, incluant « Le choix a été imposé par le lieu du G20 et par les organisateurs eux-mêmes. »

Ou « le cas particulier » pour une nuit à Davos, pour son World Forum, à 862 euros : « l’article ne précise pas que j’ai donc limité la durée de mon séjour au minimum : une seule nuit pour trois interventions publiques de la Banque de France ; et que je suis allé à Davos en train depuis Paris »» défend celui qui est à la tête de la Banque de France depuis neuf ans. « Au total, hors cas particulier de Davos, le coût moyen par nuit est de 265 euros, soit un budget maîtrisé par rapport aux grandes villes de destination »conclut-il.

Le dirigeant s’interroge sur les raisons d’un tel article. « Est-ce une volonté de nuire à la Banque de France et de l’empêcher de mener à bien ses missions européennes et internationales ? Est-ce pour faire taire une de ces voix indépendantes, qui fait effectivement la lumière – sans jamais polémiquer – sur notre situation des finances publiques écrit-il, accusant même Le monde de « céder à la tentation populiste ». Comme le prévoit la loi, le droit de réponse du patron de la Banque de France a été ajouté ce samedi matin en pied d’article. Monde sur Internet.

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