Le gouverneur de la Banque de France met en garde contre les « coûts salariaux excessifs »
Alors que le Nouveau Front populaire, alliance de gauche arrivée en tête au second tour, propose d’augmenter le salaire minimum de plus de 200 euros pour le porter à 1.600 euros net, le patron de la banque centrale était invité sur Franceinfo pour commenter l’impact de cette mesure sur les entreprises.
« Mauvais pour l’emploi »
A la Banque de France, qui a publié mercredi sa dernière enquête de conjoncture, « on n’a pas d’évaluation sur telle ou telle mesure », a assuré son gouverneur. « Mais je crois (…) que dans la concurrence économique, nos PME, nos entreprises ne peuvent pas être grevées par des coûts salariaux excessifs, notamment le Smic, et par des impôts trop élevés », a-t-il poursuivi. « Cela serait très mauvais pour l’emploi dans l’immédiat, et très mauvais pour le pouvoir d’achat à long terme », a jugé François Villeroy de Galhau.
Quelques heures après que la Banque de France a fait état d’une incertitude parmi les entrepreneurs « à son plus haut niveau » depuis 2022, le gouverneur a suggéré de la dissiper en « disant la vérité » et en « reconnaissant les exigences de la réalité ».
« La réalité c’est que notre économie a des atouts, nous sommes la 7ème économie mondiale, il y a 30 millions de Français au travail, beaucoup d’entreprises performantes… Il faut renforcer ces atouts », a-t-il dit, avant de pointer ce qu’il considère comme « deux faiblesses majeures de l’économie française ».
« Nous achetons plus que nous produisons, ce qui nous donne notre déficit extérieur », a souligné le gouverneur. Et « nous dépensons, y compris en dépenses sociales et en retraites, beaucoup plus que ce que nous payons en impôts. C’est ce qui nous donne le déficit budgétaire », a-t-il conclu.