En quête d’idées pour économiser 60 milliards d’euros dans son prochain budget, le gouvernement du Premier ministre Michel Barnier entend mettre le transport aérien à profit. Le nouveau ministre des Transports, François Durovray, a confirmé mardi 1euh Octobre, au directeur général d’Air France-KLM, Ben Smith, ainsi qu’aux représentants de la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (FNAM) – l’organisation professionnelle des compagnies aériennes – que la fiscalité qui pèse sur le transport aérien français allait augmenter de manière significative.
Le gouvernement veut récupérer « un milliard d’euros de fiscalité supplémentaire » par an, explique Pascal de Izaguirre, président de la FNAM, et ce avec l’augmentation sans précédent de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA). Un prélèvement connu sous le nom de « taxe Chirac », instauré en 2006, dont le but premier est de financer la lutte contre le sida en Afrique. Aujourd’hui, le chiffre d’affaires de TSBA s’élève à 460 millions d’euros. Selon Les Échosle gouvernement entend faire contribuer tous les passagers pour atteindre un milliard d’euros. À commencer par les plus riches, qui empruntent des vols long-courriers en classe affaires sur des vols de plus de 5 000 kilomètres. Pour ces passagers, le TSBA devrait tripler, passant d’une soixantaine d’euros à 200 euros.
La pression fiscale sera proportionnellement encore plus lourde en classe économique. Pour un même vol longue distance, la taxe sera multipliée par huit, passant de 7,50 euros à 60 euros. Enfin, l’aviation d’affaires verrait le TSBA augmenter à 3 000 euros par passager pour les vols long-courriers.
Du côté des compagnies aériennes, cette salve d’augmentations passe mal. Air France, qui seule remplit déjà « 30 % du produit de l’impôt »soit 140 millions d’euros par an, dénonce « un doublement de la charge ». « Le transport aérien est en état de choc alors que le secteur est déjà fragilisé et en convalescence après la pandémie »déplore M. de Izaguirre.
Le président de la FNAM rappelle au gouvernement que les taxes sur les vols intérieurs augmentent déjà « à 40% du prix du billet ». Il estime que ces nouveaux prélèvements vont accentuer la baisse « du pavillon français, en déclin depuis vingt ans et qui perd 1% de part de marché chaque année ». Elle ne disposerait aujourd’hui que de 37,5% de part de marché, selon lui, contre 62,5% pour les sociétés étrangères. Air France et la FNAM craignent « un renforcement des écarts de compétitivité »au détriment des opérateurs français.
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