Le gouvernement veut enfin geler les crédits d’aide médicale d’État pour les sans-papiers
L’équipe de Michel Barnier fait marche arrière sur l’AME. Le gouvernement s’est finalement prononcé mardi en faveur du gel des fonds alloués à l’aide médicale d’État aux sans-papiers.
Le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a confirmé une information de RMC selon laquelle le gouvernement déposera un amendement dans le cadre de l’examen par le Parlement du budget 2025 afin que les dépenses de l’AME n’augmentent plus l’année prochaine.
Retailleau privilégie l’aide médicale d’urgence
Le projet de budget présenté jeudi dernier prévoyait une augmentation des crédits AME de 8%, à 1,3 milliard d’euros, contre 1,2 en 2024, ce qui avait suscité des protestations parmi certains élus du Rassemblement national, opposés à cette augmentation. Interrogé sur BFMTV, Laurent Saint-Martin a expliqué « que comme toutes dépenses il fallait savoir mieux les maîtriser ». Tout en assurant que l’AME, « un enjeu de santé publique et d’humanité », « serait préservée ».
À plusieurs reprises, le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a déclaré vouloir réformer l’AME et la remplacer par une aide médicale d’urgence au périmètre drastiquement réduit. En début de campagne législative cet été, le RN avait indiqué vouloir la remplacer par une « aide vitale d’urgence ».
466 000 allocataires à fin 2023
L’aide médicale de l’État permet de prendre en charge les personnes en situation irrégulière résidant en France depuis plus de trois mois, dont les ressources sont faibles et ne bénéficient pas d’une prise en charge par le régime de droit commun. En 2024, l’enveloppe AME prévue par l’État représentait environ 0,5% des dépenses de santé prévues par le budget de la Sécurité sociale (PLFSS). Fin 2023, on comptait 466 000 bénéficiaires de l’AME.