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le gouvernement veut augmenter les barèmes (et pour le coup, c’est une bonne nouvelle)

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« Il ne s’agit ni d’un budget d’austérité ni d’un matraquage fiscal. » Cette phrase est sur le point de devenir un cliché tant elle revient sans cesse dans la bouche des membres du gouvernement.

Ces éléments de langage sont démontés par les faits : avec 60 milliards d’économies à réaliser (40 en réduction de dépenses, 20 en hausse d’impôts), c’est bien un nouveau « tournant de rigueur » qui se profile sur la France. Toutefois, le budget présenté ce jeudi 10 octobre 2024 pour l’année 2025 prévoit également un cadeau aux foyers les plus modestes.

Celui d’augmenter le barème des impôts sur 2% de revenu. Ce chiffre correspondrait, selon Bercy, à l’inflation hors tabac en 2024. Mais l’Insee, dans un rapport de conjoncture également publié ce jeudi, utilise un autre chiffre : 1,8% et cela change tout.

Ce que cela change pour vous

À première vue, cela semble compliqué. Il s’agit en effet de relever les tranches d’imposition à 11 %, 30 %, 41 % et 45 %. Concrètement, pour payer l’impôt sur le revenu en 2024, il fallait disposer d’une part d’impôt supérieure à 11 294 euros.

Et ça montait crescendo, si votre part d’impôt était comprise entre 11 295 euros et 28 797 euros, elle était de 11%, de 28 798 à 82 341 euros, elle était de 30%, de 82 342 à 177 106 euros, elle était de 41% et au-delà de 177 106 euros, elle était était de 45 %.

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Dans le projet de loi de finances pour 2025, le gouvernement prévoit d’indexer ce barème d’imposition sur l’inflation hors tabac.

Et le texte précise le barème retenu en 2025 :

  • Moins de 11 520 euros : pas de taxe,
  • Entre 11 520 et 29 373 : 11%,
  • Entre 29 374 et 83 988 : 30%,
  • Entre 83 989 et 180 648 : 41%,
  • Plus de 180 648 : 45%.

Le coût de cette mesure est estimé à 3,7 milliards d’euros par Bercy et permettrait d’éviter près de 530 000 foyers pour entrer dans le champ de l’impôt sur le revenu.

Il protège les Français d’une hausse de la fiscalité liée à l’inflation.

Ministère de l’Économie

Une erreur de Bercy ?

D’ici là, on peut dire qu’il s’agit d’une mesure classique de protection du pouvoir d’achat.

Sauf qu’hier, l’Insee dévoilait son rapport économique de fin d’année et prévoyait une inflation à 1,8%. Alors que Bercy tablait sur 2%, un chiffre tiré d’un précédent rapport de conjoncture.

On a sorti le calculateur et les chiffres du PLF confirment cette interprétation sans qu’elle puisse être confirmée par Bercy, qui n’a pas répondu aux sollicitations deactu.fr.

Si le ministère avait retenu le chiffre d’inflation à 1,8%, la part fiscale qui aurait fait tomber les ménages dans l’impôt sur le revenu aurait été d’environ 11.498 euros. Quelques dizaines d’euros gagnés sur le barème qui permet à de nombreuses familles de ne pas changer de tranche d’imposition et d’économiser des dizaines, voire des centaines d’euros.

Il y a un « mais »

Sur le papier, c’est une bonne nouvelle et un petit cadeau. Sauf qu’en politique rien n’est si simple. Le gouvernement pourrait très bien déposer un amendement pour baisser cette indexation à 1,8 %.

Cela donnerait une certaine statu quo à 18 millions de foyers touchés par l’impôt sur le revenu. Et quelques économies supplémentaires pour le gouvernement.

Mais dans le pire des cas, la mesure pourrait disparaître complètement si une majorité de parlementaires le décidait. Ce serait probablement mal vu, mais c’est possible.

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Cammile Bussière

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