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Développer le photovoltaïque, oui, mais pas à n’importe quel prix. C’est un peu ce que réclame PERIFEM, organisme regroupant les géants de la grande distribution, concernant la création de brise-soleil dans les parkings des magasins.
La loi relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables, encore appelée APER, prévoit, d’ici 2028 au plus tard, l’installation de stores photovoltaïques sur 50 % de la surface des parkings de plus de 1 500 m². Cette idée est séduisante à bien des égards, puisqu’elle permet d’accélérer le déploiement de centrales solaires en zone urbaine tout en protégeant du soleil et des intempéries les véhicules stationnés. Mais en réalité, cet article de la loi APER inquiète les professionnels de la grande distribution qui jugent les objectifs fixés irréalistes, et surtout contre-productifs.
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Au cœur de ces préoccupations se trouve la superficie concernée par l’installation des ombrières. Dans l’article 40 de la loi APER, il est écrit que « lLes parkings extérieurs d’une superficie supérieure à 1 500 mètres carrés sont équipés, sur au moins la moitié de cette superficie, de structures d’ombrage intégrant un procédé de production d’énergie renouvelable. « . Cependant, Franck Charton expliquait récemment à nos confrères de PV Magazine que pour des raisons techniques, les structures d’ombrage ne peuvent pas couvrir les allées de stationnement, sous peine de gêner la circulation des poids lourds. Puisque les allées d’accès représentent généralement la moitié de la surface totale du parking. un parking, appliquer le projet de loi tel quel reviendrait à couvrir toutes les places de stationnement.
Dans ces conditions, l’installation d’une structure photovoltaïque revient à mobiliser la totalité de la surface foncière du parking pendant 15 à 20 ans. Or, ces zones revêtent une grande importance dans le développement potentiel de zones commerciales, dans le développement de nouveaux programmes de logements, ou encore dans la création de parkings verticaux.
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C’est pourquoi PERIFEM a publié, en partenariat avec la FCD (Fédération du Commerce et de la Distribution) et la FACT (Fédération des Acteurs du Commerce dans les Territoires), trois propositions destinées à permettre la solarisation des parkings. La première consiste à prolonger de deux ans le délai de déploiement des structures d’ombrage photovoltaïques, permettant ainsi à certains projets de privilégier l’installation de panneaux solaires fabriqués en France.
En revanche, l’organisme propose de réviser la zone de couverture concernée, non pas à la moitié de la superficie totale du stationnement, mais à la moitié de la superficie des places de stationnement. Enfin, la troisième proposition pose la question de la coexistence des projets avec la végétation existante, et donc l’ombre naturelle déjà présente. Au total, selon PERIFEM, près de 21 000 magasins sont concernés pour une surface totale de stationnement de 70 millions de mètres carrés.