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Le gouvernement rwandais affirme ne pas pouvoir garantir l’accueil de tous les migrants en provenance du Royaume-Uni

Le Parlement britannique a adopté une loi controversée autorisant l’expulsion de certains migrants vers le Rwanda. Si tout semble réglé entre les deux pays, les gouvernements ne sont visiblement pas sur le même rythme.

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Le président rwandais Paul Kagame et le Premier ministre britannique Rishi Sunak, à Londres, le 9 avril 2024. (ALBERTO PEZZALI/POOL/AFP)

Le Rwanda se prépare à accueillir des migrants indésirables par la Grande-Bretagne. La loi portée par le Premier ministre Rishi Sunak et votée le 23 avril 2024 a placé son pays sous le feu des critiques. Cet accord visant à expulser les migrants vers le Rwanda a déjà coûté près de 350 millions d’euros au gouvernement britannique. Si tout semble désormais réglé entre les deux pays, a annoncé dimanche 5 mai la porte-parole du gouvernement rwandais Yolande Makolo, dans un entretien à la chaîne britannique BBC, que son pays « ne peut pas garantir le nombre de migrants qu’il recevra du Royaume-Uni ».

Une harmonie presque parfaite règne, de Londres à Kigali. Nous nous occupons de la communication pour vanter les mérites de ce partenariat. Un premier migrant volontaire a décollé la semaine dernière de Grande-Bretagne pour découvrir le premier point d’accueil désigné par le gouvernement rwandais. Il s’agit d’un immeuble témoin, où le jardin d’agrément est impeccable, la peinture encore fraîche. Chaque migrant recevra jusqu’à 3 500 euros ; Londres a déjà identifié 52 000 personnes éligibles à ce programme d’expulsion sans précédent. Une initiative qualifiée de potentiellement «dangereux » par les Nations Unies.

Le gouvernement britannique espère expulser 5 700 personnes d’ici fin 2024. Un chiffre non garanti par Yolande Makolo, la porte-parole du gouvernement rwandais. « Le premier espace d’accueil que nous avons réussi à sécuriser depuis le début de notre partenariat est l’Hôtel de l’Espoir. Ce lieu est capable d’accueillir jusqu’à 200 personnes »a-t-elle déclaré à la BBC dimanche dernier. « Ce que je ne peux pas vous dire, c’est combien de milliers de personnes nous pourrons accueillir d’ici un ou deux ans. Cela dépend de plusieurs paramètres sur lesquels je travaille”elle a ajouté.

Enjeux politiques pour les deux dirigeants

Premier constat, les gouvernements britannique et rwandais ne semblent pas être sur le même rythme. D’un côté, à Londres, Rishi Sunak s’impatiente à l’idée de transformer sa loi controversée en victoire politique. En revanche, à Kigali, les autorités préfèrent s’occuper de l’accueil des premiers migrants et éviter l’image d’un gouvernement débordé. Ces précautions sont d’autant plus essentielles que le Rwanda est en pleine campagne électorale, une période sensible. L’élection présidentielle aura lieu le 15 juillet 2024. Le président Kagame se représente après avoir amendé la Constitution. À la moindre confusion sur le système d’accueil des migrants britanniques, il court le risque de lâcher toutes les critiques sur son approche autoritaire du pouvoir.

C’est justement début juillet que Londres envisage de décoller les premiers avions vers Kigali. Un calendrier confirmé par le Premier ministre Rishi Sunak, qui joue également un grand rôle dans ce dossier. Même si sa loi a été votée, elle reste très critiquée. Son parti vient de subir une lourde défaite aux élections locales du week-end du 4 mai, son programme d’expulsion a poussé des migrants à fuir vers l’Irlande et Rishi Sunak doit désormais composer avec la colère de Dublin.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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