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le gouvernement recule sur les exonérations de charges

Le gouvernement va revoir les exonérations de charges sociales, mais pas autant que prévu dans le projet de budget initial. L’idée de faciliter les augmentations de salaires est abandonnée.

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Le ministre de l'Économie Antoine Armand et le ministre du Budget Laurent Saint-Martin à l'Assemblée nationale le 21 octobre 2024. (IP3 PRESS/MAXPPP)

A l’origine, le gouvernement prévoyait de supprimer l’essentiel des réductions de cotisations patronales, c’est-à-dire les aides dont bénéficient les employeurs sur certains salaires. Aujourd’hui, cette aide s’applique aux salaires compris entre 1 et 3,5 fois le Smic, donc pour des rémunérations comprises entre 1 426 euros net mensuels et jusqu’à près de 5 000 euros. Actuellement, pour ces salaires, les entreprises paient moins de cotisations patronales ; ces avantages avaient été mis en place pour les inciter à embaucher.

Le problème est que ces aides incitent les employeurs à maintenir leur personnel au bas de l’échelle salariale. Car il existe des seuils aux effets pervers. Par exemple, lorsqu’il embauche un salarié à 1,59 Smic, le patron bénéficie de 13 points d’exonération de cotisations, alors que s’il augmente le salaire juste au-dessus, à 1,61 Smic, il en perçoit la moitié. aide. L’idée était donc de supprimer tous ces effets de seuil pour inciter les patrons à faire avancer plus facilement leurs équipes dans la grille pour « dé-microcardiser » la France. Dans la foulée, le gouvernement entendait faire des économies.

Mais le gouvernement reculera en partie. Il fait face à la bronca des patrons, inquiets des futurs plans sociaux et des protestations des députés du bloc central. Il a décidé de revoir sa copie et de laisser les exonérations actuelles sur les salaires les plus bas, soit jusqu’à 2,5 smic, soit jusqu’à 3 500 euros net. Il supprimera toutefois l’aide pour les niveaux supérieurs. Les employeurs paieront donc un prix élevé pour les salaires supérieurs à 3 500 euros net.

L’ambition de faciliter les augmentations de salaires est en passe d’être abandonnée. Cette idée de « démicardisation » est en train de disparaître. Car finalement, cette solution ne change rien pour les salaires du bas de l’échelle. De quoi alimenter encore un peu plus la colère des syndicats qui réclament depuis longtemps que les aides aux entreprises soient supprimées ou au moins conditionnées. Les patrons ne sont pas non plus très contents, car même s’ils en économisent une partie, ils perdront quand même de l’aide.

De plus, le gouvernement rapportera moins d’argent dans les caisses. Le coup initial était de rapporter 4 milliards d’euros, ce sera probablement la moitié, environ 2 milliards. Mais c’est le prix, pour le gouvernement Barnier, de l’obtention d’un compromis.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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