Selon les informations de BFM Business, Michel Barnier serait prêt à abandonner la réforme de l’assurance chômage menée par le précédent gouvernement. Mais en échange d’une reprise en main du dossier par les syndicats, il demande des compensations.
Et si la réforme de l’assurance chômage tombait à l’eau ? C’est ce que pourrait envisager le gouvernement de Michel Barnier, selon les informations de BFM Business publiées le 24 septembre. Il semble, en effet, que les rencontres entre le cabinet du Premier ministre et les représentants des organisations syndicales la semaine dernière aient permis à ces dernières d’obtenir gain de cause sur le dossier. Pour autant, Barnier ne veut pas renoncer à toutes les économies espérées, précise BFM. Deux contreparties auraient été mises sur la table, selon plusieurs sources.
Les syndicats doivent tous être d’accord
Première condition posée par le Premier ministre : que les syndicats soient sur la même longueur d’onde avant le 30 octobre – le décret qui prolonge les règles actuelles expire le lendemain. Interrogée sur ce sujet, la patronne de la CFDT, Maryse Léon, est positive : « Il est tout à fait possible d’avoir une négociation éclair d’ici quelques semaines et de pouvoir concrétiser ce à quoi les entreprises s’engagent en matière d’emploi des seniors.« , a-t-elle déclaré mardi à l’issue de son entretien avec Michel Barnier.
La deuxième condition est peut-être plus compliquée à réunir : Matignon exigerait en effet des économies, pour compenser – au moins en partie – les 3,5 milliards d’euros initialement attendus du durcissement des règles. Mais la marge de manœuvre est réduite. Pour atteindre cet objectif, il faudrait sans doute renoncer à la baisse de cotisations de 0,05 % que le patronat avait négociée dans le cadre de la réforme. Une mesure qui vaut 1,5 milliard d’euros. Il est peu probable que le patronat accepte sans broncher de revenir sur cette mesure.
Pour rappel, la réforme visait à durcir les conditions d’éligibilité au chômage. Avec comme mesure phare et très critiquée, l’allongement de la période travaillée pour ouvrir des droits. Actuellement, rappelle BFM, pour ouvrir des droits, il faut avoir travaillé six mois au cours des 24 derniers mois, qui constituent la période de référence pour l’affiliation. Cette réforme vise à ouvrir des droits après avoir travaillé huit mois sur une période de 20 mois. Elle prévoit également de réduire la durée d’indemnisation des moins de 57 ans de 18 à 15 mois, si les conditions actuelles d’accès à l’emploi ne changent pas. Seuls les salariés de plus de 57 ans bénéficieraient d’une indemnisation maximale de 27 mois avec la réforme.
publié le 24 septembre à 21h51, Sabrina Guintini, 6medias