le gouvernement entame des concertations autour d’une future réforme et veut « lever le tabou du licenciement »
Stanislas Guerini veut « Levons le tabou du licenciement dans la fonction publique ». Alors qu’il a lancé mardi 9 avril des consultations auprès des collectivités, des hôpitaux et des syndicats autour de son projet de réforme de la fonction publique, attendue à l’automne, le ministre de la Transformation et de la Fonction publique a dévoilé les orientations du journal. Le Parisien.
« C’est une distorsion du statut de la fonction publique que de considérer qu’au nom de la garantie de l’emploi, on ne peut pas se séparer d’un agent qui ne fait pas son travail. La justice, c’est récompenser les agents qui s’engagent et sanctionner ceux qui ne font pas suffisamment leur travail.explique M. Guerini à Parisien.
Le projet de loi souhaité par le ministre est particulièrement orienté vers la rémunération au mérite des fonctionnaires et vise à faciliter les transferts d’une branche à l’autre de la fonction publique (qui en compte trois : Etat, collectivités, hôpitaux).
Dans un document présenté mardi aux syndicats et au patronat, le gouvernement détaille une série de mesures qu’il compte inscrire dans sa réforme : maintien systématique de la rémunération en cas de mutation, octroi plus aisé de « l’emploi permanent » aux apprentis, élargissement de l’éventail des rémunérations. de sanctions face à « l’insuffisance professionnelle »…
« Le statut de la fonction publique n’est pas le statu quo, ce n’est pas l’égalitarisme. Il doit être évolué et modernisé. Nous avons des agents pleinement dans le 21e siècle, mais un système qui est parfois resté bloqué dans les années 1980 »défend M. Guerini dans Le Parisien.
Consultation sans négociation
Les huit syndicats représentatifs ont dénoncé lundi une réforme à leurs yeux « dogmatique » et qui ne répondrait pas « aucune des inquiétudes exprimées par les responsables publics ». «Nos organisations ne sont pas exigeantes» de cette réforme, insistent dans un communiqué la CGT, FO, CFDT, l’UNSA, la FSU, Solidaires, la CFE-CGC et la FA-FP, qui jugent plus urgent d’augmenter la rémunération des fonctionnaires.
Cinq ans après une loi de « transformation » de la fonction publique qu’ils ne cessent de dénoncer, les syndicats regrettent que la préparation de la prochaine réforme se déroule sous la forme d’une simple consultation, plutôt que d’une négociation qui aurait donné plus de voix au chapitre .
Deuxième syndicat de fonctionnaires, la FGF-FO a ainsi refusé de participer à la réunion de mardi, dénonçant son secrétaire général, Christian Grolier. « un ministère qui ne veut pas négocier mais imposer son projet ».
Dans un communiqué lu lors de la réunion de mardi, la CGT Fonction publique (1euh syndicat) « se positionne déjà contre un projet qui serait une continuation (…) de la loi de transformation de la fonction publique, en mettant l’accent sur l’individualisation de la rémunération et le développement de sa part aléatoire et discrétionnaire ».
Du côté du ministère, il a été précisé avant la réunion que l’objectif de la réunion était « poser sur la table tous les objets (consultation)sans tabou, sans dissimulation ».
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La concertation doit se poursuivre jusqu’à l’été, avant de présenter le projet de loi à la rentrée. Selon un calendrier provisoire communiqué aux syndicats, deux autres réunions plénières – qui réunissent employeurs et représentants des agents – sont prévues au printemps, la première le 14 mai et la seconde le 20 juin.