Le Premier ministre jordanien Bisher Khasawneh a présenté dimanche la démission de son gouvernement au roi Abdallah II à la suite des élections parlementaires du 10 septembre, a rapporté la télévision d’Etat.
Selon la Constitution, le gouvernement démissionne généralement après les élections législatives, mais c’est le roi qui nomme le Premier ministre, et non le Parlement, qui dispose de pouvoirs limités.
Le Front d’action islamique (FAI), branche politique des Frères musulmans et principal parti d’opposition en Jordanie, est arrivé mercredi en tête d’un scrutin marqué par une faible participation, sur fond d’économie morose et de guerre dans la bande de Gaza.
Sur un total de 138 sièges, les islamistes en ont remporté 31, dont 17 (sur 41) réservés aux partis politiques et le reste attribué aux régions. Khasawneh, 55 ans, dirige le gouvernement jordanien depuis octobre 2020.
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Le Parlement jordanien est bicaméral. Outre les 138 députés élus, il compte 69 sénateurs nommés par le monarque. L’assemblée peut retirer sa confiance au gouvernement, approuver et promulguer des lois.
La guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le mouvement palestinien Hamas a influencé, selon les analystes, l’issue des élections législatives dans le royaume, lié à Israël par un traité de paix depuis 1994, mais où près de la moitié de la population jordanienne est d’origine palestinienne.
Des manifestations réclament régulièrement l’annulation du traité.
La guerre à Gaza a porté un coup sévère à l’économie de la Jordanie, pays voisin d’Israël et de la Cisjordanie occupée, en particulier au secteur du tourisme (14% du PIB).
Le royaume dépend fortement de l’aide étrangère, notamment des États-Unis et du Fonds monétaire international, et le chômage a atteint 21 % au premier trimestre 2024.