Cet investissement doit permettre « de créer des milliers d’emplois », vante le gouvernement britannique, avec une capacité de stockage visée 10 millions de tonnes de CO2 par an après 2030.
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Le gouvernement britannique et l’énergéticien italien Eni ont annoncé jeudi 24 avril un accord autour d’un très grand projet visant à acheminer puis enfouir en mer d’Irlande des millions de tonnes de CO2 chaque année, dans le nord-ouest de l’Angleterre. « Le bouclage financier permet au projet (…) de passer à la phase de construction », s’est félicité Eni dans un communiqué conjoint avec le gouvernement, qui ne précise toutefois pas le détail de l’investissement.
Le Royaume-Uni avait dévoilé en octobre un investissement de 22 milliards de livres (25,7 milliards d’euros) sur vingt-cinq ans pour développer des pôles de captage et stockage de carbone, dans deux anciennes zones industrielles du nord de l’Angleterre. Le pays « lance une toute nouvelle industrie d’énergie propre » qui permettra « de créer des milliers d’emplois » et « de revitaliser les communautés industrielles » du pays, assure dans le même communiqué le ministre de l’Energie, Ed Miliband.
Le projet lancé jeudi permettra d’acheminer le CO2 émis par des usines du nord-ouest de l’Angleterre et du nord du pays de Galles jusqu’à d’anciens réservoirs de gaz naturel, aujourd’hui épuisés, dans la baie de Liverpool. Eni prévoit de stocker 4,5 millions de tonnes de CO2 par an, une quantité qui pourrait monter à 10 millions après 2030, l’équivalent des émissions de 4 millions de voitures. L’entreprise prévoit de réutiliser une partie des plateformes en mer et du réseau existant de conduites de gaz, et de construire 35 km de tuyaux supplémentaires.
Complexe et coûteuse, la solution est toutefois soutenue par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), notamment pour réduire l’empreinte d’industries difficiles à décarboner telles les cimenteries ou la sidérurgie, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Des ONG de défense de l’environnement dénoncent cependant l’investissement massif de Londres dans ce secteur, appelant à privilégier les énergies renouvelables. Ces technologies sont « coûteuses » et « n’ont pas encore fait leurs preuves à grande échelle », a aussi mis en garde l’Agence internationale de l’énergie.
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