Nouvelles locales

le gouvernement accuse Evo Morales d’avoir « mis en scène » sa prétendue tentative d’assassinat

Le gouvernement bolivien a accusé, lundi 28 octobre, l’ancien président Evo Morales d’avoir « mis en scène » la tentative d’assassinat dont il s’est dit victime dimanche, assurant que l’incident s’est produit après qu’il ait tenté d’échapper au contrôle de la police. « M. Morales, personne ne croit à ton histoire, mais tu devras répondre devant les tribunaux boliviens pour tentative d’assassinat” contre un membre de la police, a déclaré le ministre de l’Intérieur, Eduardo del Castillo, lors d’une conférence de presse.

Lire aussi | Evo Morales, ancien président de la Bolivie, accuse, vidéo à l’appui, des « agents d’élite de l’État bolivien » d’avoir tenté de l’assassiner

L’ancien président (2006-2019) a dénoncé dimanche dans une vidéo avoir été victime d’une attaque par balle à bord du véhicule dans lequel il voyageait dans la région du Chapare, au centre du pays : « Des agents d’élite de l’État bolivien ont tenté de m’assassiner. » Selon lui, la voiture a reçu quatorze impacts de balles et son conducteur a été blessé, alors qu’il se rendait à son émission hebdomadaire sur la radio Kawsachun Coca, à Cochabamba, son fief. Dans une vidéo diffusée par la radio, on voit trois trous dans le pare-brise d’une camionnette dans laquelle se trouve M. Morales sur le siège passager. Le conducteur a du sang sur la tête et une femme lui dit de « dépêche-toi ».

Mais M. del Castillo a donné une autre version de l’incident, expliquant que dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue à Chapare, l’une des principales régions productrices de coca du pays, des postes de contrôle avaient été mis en place. Selon sa version des événements, la police postée près de l’un d’eux a fait signe à l’un des véhicules du cortège de M. Morales de ralentir, mais le conducteur a ignoré l’ordre. « Au lieu de ralentir, ils ont accéléré, sorti leurs armes (…) et tiré »a déclaré M. del Castillo, précisant qu’un membre des forces de l’ordre avait été blessé, heurté par l’un des véhicules.

Le président bolivien Luis Arce a condamné dimanche l’attaque et déclaré avoir ordonné « une enquête immédiate et approfondie pour clarifier l’incident ». Son vice-ministre chargé de la sécurité, Roberto Rios, avait déjà précisé que les autorités envisageaient la possibilité qu’il s’agisse d’un « auto-attaque ».

M. Morales se dit victime de « persécution judiciaire »

M. Morales veut se présenter à l’élection présidentielle d’août 2025 contre M. Arce, son ancien allié et désormais rival. Insistant sur sa version des faits, Evo Morales a exigé lundi le limogeage des ministres de l’Intérieur et de la Défense. « Si Luis Arce n’a pas donné l’ordre de nous tuer, il doit immédiatement licencier et poursuivre en justice ses ministres de la Défense et du gouvernement. (intérieur)Edmundo Novillo et Eduardo Del Castillo »il a écrit sur X.

L’ancien chef de l’Etat veut se présenter à la présidentielle malgré un jugement le disqualifiant, mais aussi alors qu’il fait l’objet d’une enquête pour « viol, traite et traite des êtres humains » en raison d’une relation qu’il aurait entretenue avec une femme de 15 ans. vieille fille, avec qui il a eu une fille en 2016. Ses avocats affirment que le dossier a déjà été examiné et classé en 2020. L’ancien dirigeant se dit victime d’une « persécution judiciaire » orchestré par le gouvernement de Luis Arce, son ancien ministre de l’Économie.

En soutien, depuis le 14 octobre, les partisans du premier indigène à avoir gouverné la Bolivie bloquent les principales routes du pays. Des affrontements avec la police ont fait quatorze policiers blessés et quarante-quatre civils arrêtés, selon le gouvernement. Au total, plus d’une vingtaine de barrages ont été signalés, la plupart dans l’État de Cochabamba. Ces blocages routiers ont exacerbé les pénuries de carburant et entraîné de longues files de véhicules dans les villes. Les prix des produits de base ont également grimpé en flèche sur les marchés.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Evo Morales, toujours omniprésent sur la scène politique bolivienne

Le Monde avec l’AFP

Réutiliser ce contenu

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
Bouton retour en haut de la page