Le parti au pouvoir en Géorgie, ex-république soviétique du Caucase du Sud, a appelé ses partisans à manifester lundi 29 avril pour soutenir son projet de loi controversé sur les « agents étrangers », adopté en première lecture le 17 avril malgré l’indignation de la population et les condamnations des Occidentaux. Les opposants au texte, abandonné un an plus tôt sous la pression et calqué sur une loi russe visant à faire taire les médias indépendants et la société civile, ont appelé à manifester le même jour.
Jeudi 25 avril, le Parlement européen a également condamné le projet de loi et appelé à des sanctions contre le fondateur du parti au pouvoir, l’oligarque et ancien premier ministre Bidzina Ivanishvili. L’analyste politique géorgienne et ancienne ministre de l’Éducation en 2008, Ghia Nodia, professeur à l’Université d’État Ilia de Tbilissi, décrypte la stratégie du gouvernement et déclare : « pessimiste ».
Il existe plusieurs hypothèses. Les élections législatives auront lieu en octobre. Cependant, les élections peuvent être un moment difficile pour ceux qui sont au pouvoir, car il peut y avoir des accusations de fraude et des manifestations. L’un des objectifs est donc de faire taire les médias et la société civile avant les élections.
Selon une autre théorie, le Rêve géorgien, dont la popularité est en baisse, voudrait provoquer une bataille avec l’opposition, très affaiblie, pour la vaincre de manière décisive avant même les élections. Ces deux théories ne sont pas incompatibles.
Oui, c’est un pari très risqué pour Bidzina Ivanishvili, qui dirige le pays dans l’ombre. Les plus optimistes pensent qu’il a commis une erreur, qu’il a galvanisé la population contre lui, y compris ceux qui, parmi ses partisans, restent pro-européens.
Était-il trop confiant ? C’est un homme très secret mais, comme Vladimir Poutine, il est paranoïaque et convaincu que l’opposition et la société civile fomentent, avec le soutien de l’Occident, l’organisation d’un « Maïdan ». (du nom de la révolution pro-européenne en Ukraine de l’hiver 2013-2014, qui a renversé le président pro-russe Viktor Ianoukovitch). Il est convaincu que les gens veulent se débarrasser de lui et veut tout faire pour empêcher cela.
Bidzina Ivanishvili ne peut pas être ouvertement pro-russe, car cela serait trop impopulaire (La Russie est considérée comme un ennemi par la population, traumatisée par la guerre de 2008 avec Moscou, dont les troupes occupent désormais 20 % du territoire géorgien). Alors officiellement, Georgian Dream, dont il est le fondateur, continue de se dire pro-européen, tout en traitant les Occidentaux en ennemis.
Il vous reste 55,23% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.
« Un crime odieux » : en Haïti, une attaque de gangs fait des dizaines de mortsRFIEn Haïti, au moins…
Michel Barnier : le déni de l'urgence éducativecafépédagogique.netVRAI OU FAUX. Nous avons vérifié quatre affirmations lors de l'émission « L'Événement…
Face à l’Iran, Trump estime qu’Israël devrait frapper les sites nucléaires20 minutesEn direct, guerre au Moyen-Orient : l'ayatollah Khamenei considère…
Infirmerie : le point sur nos blessés avant Clermont – Toulon !Rugby Club ToulonnaisASM Clermont – RC Toulon (J5 –…
Le soleil sera au rendez-vous pour tout le monde mais pas forcément tout le temps. C'est la situation qui se…
Ces fils, qui s'étendent sur plusieurs dizaines de mètres, sont des câbles en cuivre qui servent à la fois à…