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Le gouvernement a discrètement étendu une taxe sur tous les salaires

Le gouvernement a discrètement étendu une taxe sur tous les salaires

Le gouvernement a discrètement étendu une taxe sur tous les salaires

Salariés, retraités, chômeurs… Peu de gens le savent, mais un impôt est prélevé chaque mois sur les revenus des Français. Il aurait dû disparaître cette année, mais le gouvernement l’a prolongé de 10 ans.

Peu de gens font attention à cette ligne sur leur fiche de salaire. Perdue entre l’assurance chômage, la sécurité sociale, les cotisations de retraite et la CSG, cette retenue mensuelle pèse pourtant chaque mois sur les revenus de tous les salariés. Même les retraités et les chômeurs voient leurs pensions et prestations réduites à cause de cette déduction mensuelle. C’est un impôt, discret et souvent méconnu du grand public. Il aurait dû être supprimé cette année et pourtant, il a été prolongé par le gouvernement.

Il s’agit de la Contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS), un impôt créé en 1996 destiné à rembourser la dette de la Sécurité sociale. La CRDS est prélevée au taux de 0,5% sur la quasi-totalité des revenus personnels, à l’exception des aides sociales. La CRDS est directement collectée par la Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale (CADES), l’organisme chargé du remboursement de la dette sociale.

Initialement, la CRDS devait prendre fin en 2024, une fois la dette sociale remboursée. Mais la crise du coronavirus a changé la donne. En effet, le gouvernement a décidé de transférer 136 milliards d’euros de dette supplémentaire à la CADES, reportant ainsi la fin de la CRDS à 2033. Cette prolongation pourrait même aller jusqu’en 2042 si la dette « Covid » de 150 milliards d’euros était également transférée. à la CADES.

Personne n’y prête vraiment attention et la plupart des ménages ne savent pas forcément à quoi correspond cette ligne sur les fiches de salaire ou sur les attestations de versement des pensions de retraite et des allocations chômage. Or, cet impôt se traduit par une réduction significative des revenus nets perçus en fin de mois par la grande majorité des Français. Il est clair que si l’impôt avait effectivement disparu, les salaires, les pensions de retraite et les allocations de chômage seraient plus élevés.

Cependant, la perte de revenus est importante. Selon les simulations réalisées par ADP, société spécialisée dans les solutions ressources humaines, cette extension de la CRDS aura un impact significatif sur le pouvoir d’achat des Français. Prenons l’exemple d’un salarié gagnant 1 806,94 euros brut par mois. Actuellement, il verse 9,17 euros de CRDS chaque mois, soit 110,04 euros par an. Si la CRDS est prolongée jusqu’en 2033 comme prévu, il devra continuer à payer cette somme pendant 9 années supplémentaires, pour un total de 990,36 euros. Pour un salarié gagnant 3.500 euros brut par mois, la prolongation de la CRDS jusqu’en 2033 représente un surcoût de 17,37 euros par mois, soit 208,44 euros par an. Au bout de 9 ans, le salarié aura versé au total 1 875,96 euros en CRDS.

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