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Le Goncourt interdit de vente en Algérie et au Salon du livre d’Alger, la réaction de l’éditeur Antoine Gallimard

Après que Kamel Daoud ait obtenu le Goncourt, son éditeur Antoine Gallimard est revenu sur l’interdiction de la maison d’édition de participer au salon du livre d’Alger et l’interdiction de vente du livre en Algérie.

France Télévisions – Culture Edito

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Le directeur de Gallimard Antoine Gallimard le 30 janvier 2019 à Paris (JOEL SAGET / AFP)

L’interdiction de fréquenter le salon du livre d’Alger a été notifiée aux éditions Gallimard début octobre, alors que Houris, le roman du franco-algérien sur la violence des « décennie noire », la guerre civile de 1992-2002, était l’un des favoris du Prix Goncourt. Ce lundi 4 novembre, alors que ce roman a remporté le prix, Antoine Gallimard a déploré l’interdiction du livre en Algérie, où il est illégal de vendre des ouvrages relatifs à cette période. «C’est malheureux. Et c’est d’ailleurs dommage que l’Algérie nous ait empêché d’être présents au Salon du Livre.» a-t-il commenté, interrogé par l’AFP.

« Mais je pense qu’en Algérie, ils sont assez forts pour trouver une manière de lire les choses différemment ». » a ajouté le patron du groupe Madrigall, en référence aux éditions pirates qui circulent.

Interrogé sur le dialogue qu’il aurait pu avoir avec les organisateurs du Salon du livre, il a répondu qu’il n’y en avait pas eu. « aucun ». « Nous avons essayé mais ils n’ont pas répondu, il n’y avait personne. La loi du silence », il a expliqué.

Les jurés du prix Goncourt ont nié que cette interdiction du roman ait influencé leur choix. « Il ne faut absolument pas voir ce livre, ni même sa consécration par l’Académie Goncourt, comme un geste politique vindicatif contre un pays ami »a souligné le président du jury, Philippe Claudel. « Et je pense que la littérature, justement, peut permettre de rétablir, de recoudre des liens que certains sont trop enclins à vouloir déchirer, ou peut-être ont intérêt à voir se déchirer », il a ajouté.

« Je ne crois pas du tout qu’il y ait une volonté de confrontation »a commenté, de son côté, Christine Angot, une autre jurée. « Nous avons une voix. C’est la seule voix qui dit ce qui doit être dit. Nous ne pouvons donc pas l’ignorer, la reconnaître, nous incliner. Nous ne pouvons pas faire semblant de ne pas entendre ce qu’il dit », dit-elle à propos de Kamel Daoud.

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