Très instable
L’International Thwaites Glacier Collaboration (ITGC), un groupe de chercheurs internationaux, étudie depuis 2018 sa fonte accélérée afin d’en comprendre les mécanismes, censés éclairer les effets du changement climatique sur les glaciers en danger. Concernant le glacier Thwaites, la question de la compréhension est cruciale puisque les experts parlent de risque de « catastrophe globale », dans une étude publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences le 20 mai.
« Le plus grand glacier du monde, Thwaites, est aussi l’un des plus instables », soulignait un article publié dans Geo en avril dernier. « Et pourtant, l’eau qu’il contient suffirait, s’il fondait complètement, à faire monter le niveau de la mer de plus de 60 centimètres. »
Les chercheurs ont trouvé des traces d’intrusion d’eau de mer chaude et dense sous la surface du glacier, sur plusieurs kilomètres. Ces apports d’eau réguliers seraient liés à de puissants mouvements de marée. Ils contribuent au réchauffement de la glace, mais aussi à l’augmentation de la pression sous le glacier.
Ce sont toutes des préoccupations qui mobilisent actuellement l’ITGC et ses chercheurs, d’autant plus qu’ils ont récemment constaté une accélération du processus de fonte.
« Le plus grand glacier du monde, le Thwaites, est aussi l’un des plus instables. »
« Cette découverte met en évidence un processus qui, jusqu’à présent, n’était pas pris en compte dans les modèles », a confirmé Ted Scambos, glaciologue de l’Université du Colorado à Boulder, cité dans divers médias américains.
Déjà en 2022, une précédente étude suggérait que ce glacier ne tenait qu’à un fil, calculant que dans le passé, son taux de fonte aurait pu atteindre plus de 2 km par an, soit le double du taux actuel. Selon la même étude, il contribuerait déjà à hauteur de 4 % à l’élévation annuelle mondiale du niveau de la mer.