Le geste politique de Demiral se transforme en incident diplomatique, Erdogan se rend à Berlin

Berlin et Ankara ont convoqué respectivement les ambassadeurs de Turquie et d’Allemagne après la célébration de l’Euro par Merih Demiral, qui a lancé un appel au ralliement d’un mouvement ultra-nationaliste turc.

Turbulences entre Berlin et Ankara. La célébration du défenseur Merih Demiral, qui a fait le signe de ralliement du mouvement d’extrême droite turc « Loups gris » lors de la victoire 2-1 de la Turquie contre l’Autriche en huitième de finale de l’Euro 2024, provoque un incident diplomatique en Allemagne. L’incident, qui fait l’objet d’une enquête de l’UEFA pour « comportement potentiellement inapproprié », a conduit à la convocation d’ambassadeurs.

Au lendemain du match, la ministre allemande de l’Intérieur Nancy Faeser a appelé l’UEFA à « envisager des sanctions » après avoir déclaré que « le symbole de l’extrême droite turque n’a pas sa place dans nos stades ». Ses propos ont conduit Ankara à convoquer l’ambassadeur d’Allemagne en Turquie. En retour, Berlin a convoqué l’ambassadeur de Turquie jeudi matin.

Erdogan sera présent en quart de finale

Le gouvernement turc a également pris position, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, critiquant les réactions « politiquement motivées » et « en elles-mêmes xénophobes » des autorités allemandes.

Le président Recep Tayyip Erdogan n’a pas répondu directement à la polémique. Il a toutefois indiqué qu’il assisterait au quart de finale de l’Euro entre la Turquie et les Pays-Bas, prévu samedi 6 juillet à Berlin (21h).

L’Allemagne embarrassée

Les « Loups gris » se sont développés à partir des années 1960 dans l’orbite du Parti d’action nationaliste (MHP), membre de la coalition dirigée par le Parti de la justice et du développement (AKP) du président Recep Tayyip Erdogan. Cette faction ultranationaliste a été associée par le passé à de nombreux assassinats politiques visant des militants kurdes et de gauche.

En Allemagne, terre de forte immigration turque, les autorités sont confrontées au soutien de plusieurs milliers de citoyens aux « Loups gris », un groupe considéré comme raciste et antisémite par les autorités du pays sans pour autant être interdit.