DDans quelques jours, l’Autorité de régulation de l’audiovisuel et de la communication numérique (Arcom) va délivrer quinze nouvelles autorisations de diffusion sur la TNT. Pour les intéressés, la seule question qui compte est de savoir lesquelles seront ou non accordées aux chaînes CNews et C8. L’Arcom peut-elle infliger la sanction suprême aux deux chaînes les plus réprimandées de tout le paysage audiovisuel et les priver – l’une, l’autre ou les deux – d’une fréquence ?
Depuis lundi 8 juillet et le début des auditions pour ces récompenses, les dirigeants de Canal+ ont défendu les candidatures de leurs chaînes (sept au total) avec combativité et aplomb, quitte à apparaître parfois arrogants ou agressifs. Ils n’ont affiché ni humilité ni contrition devant ceux dont dépend leur avenir : ces conseillers réunis autour du président Roch-Olivier Maistre, qui n’ont pas caché, par leurs questions précises et pressantes, à quel point leur patience était à bout.
« Pourquoi devons-nous croire que tout ce que tu aurais pu faire toutes ces années, que tu n’as pas fait, tu le feras ? »Hervé Godechot a déclaré mardi 9 juillet au président du conseil d’administration du groupe Canal+, Maxime Saada, que des promesses avaient été faites pour C8 d’un avenir qui respecterait ses engagements.
Si, comme le dit l’adage, ceux-ci ne concernent que ceux qui les écoutent, les membres de l’Arcom semblent tentés de feindre la surdité. Après tout, les deux chaînes pourraient quitter la TNT et trouver une nouvelle existence sur Internet, les box et les téléviseurs connectés, ou le câble et le satellite. Elles ne seraient pas interdites, elles figureraient simplement plus bas dans les offres des distributeurs. Le handicap serait certain, car la bonne numérotation continue de déterminer le nombre de téléspectateurs. Mais la « Premier groupe de télévision privé européen »fort de « plus de 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires et une présence dans une cinquantaine de pays « , comme aimait à le rappeler M. Saada à chaque audience, y survivrait sans difficulté. A l’heure où Canal+ prépare son introduction en Bourse, le coup serait rude, mais pas fatal.
Le suspense levé fin juillet
Fin juillet, le suspense sera levé. Quoi qu’il en soit, la décision d’Arcom continuera de faire la une des journaux. Accorder à C8 et CNews une nouvelle autorisation pour dix ans (renouvelable) ne peut que déclencher une levée de boucliers chez leurs détracteurs, qui voient en ces chaînes des outils d’influence au service du projet politique supposé de l’actionnaire principal, Vincent Bolloré.
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