Le géant va allumer un nouveau type de centrales nucléaires pour s’approvisionner en électricité
Une mini centrale nucléaire pour faire fonctionner son centres de données. Google a annoncé lundi 14 octobre son intention d’acheter de l’électricité à Kairos Power. L’objectif de la firme de Mountain View est de profiter des nouveaux petits réacteurs nucléaires actuellement développés par la firme américaine. Ceux-ci devraient lui permettre à terme de répondre à ses besoins toujours croissants en électricité, mais aussi en électricité bas carbone. Objectif : tenir ses promesses d’atteindre zéro émission nette d’ici 2030 !
Centrales nucléaires modulaires
Kairos Power, ce nom ne vous dit rien ? Fondée en 2016, cette entreprise américaine va développer des réacteurs nucléaires de nouvelle génération, mais surtout de petite taille. Nommé SMR (pour Petit réacteur modulaire), ces unités de production seront à terme bien moins coûteuses qu’une centrale nucléaire. Modulaires, ils sont conçus pour être fabriqués en usine, transportés par camion puis assemblés sur site, au plus près des besoins industriels.
Comme pour nourrir le centre de données où nos données sont stockées et où l’IA générative tourne déjà à plein régime. Oui, le nuage et Gémeaux sont gourmands en énergie (écoutez notre fiction sur le sujet !)… Fin 2023, Kairos Power a reçu l’accord de la Nuclear Regulatory Commission des États-Unis pour commencer la construction d’Hermes, son SMR de démonstration à Oak Ridge, Tennessee. La première pierre a été posée fin juillet. Hermès, premier prototype du genre, devrait être opérationnel à partir de 2027.
Plusieurs réacteurs d’ici 2035
En complément des réacteurs de forte puissance, les SMR peuvent produire de 20 à 300 MW (mégawatts) par unité (contre entre 900 et 1 650 MW par réacteur pour les EPR, comme celui de Flamanville. Google compte sur la mise en service du premier SMR dédié pour ses infrastructures à partir de 2030, « suivi de déploiements de réacteurs supplémentaires jusqu’en 2035 », selon le cabinet de Mountain View.
« Au total, cet accord fournira jusqu’à 500 MW de nouvelle énergie décarbonée 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 », promet Google, dont la consommation énergétique aurait bondi de 50 % depuis 2019. L’électricité produite par les SMR développés conjointement par Google et Kairos sera ajoutée à l’énergie propre basée sur l’énergie solaire, éolienne et géothermique déjà utilisée par Google pour alimenter ses centres de données et bureaux. Et, particularité : les SMR (décidément pleins de promesses !), n’ont pas besoin d’eau pour rafraîchir les carburants (mais de sel fondu). La gestion des déchets nucléaires est mieux prise en compte.
Électricité, chauffage et eau douce
Si l’actualité braque désormais les projecteurs sur Kairos Power, la société est loin d’être la seule à se lancer dans le domaine très prometteur des énergies bas carbone produites par les futurs SMR.
D’autres sociétés comme NuScale, Holtec (aux USA), Rolls-Royce (Royaume-Uni), la filiale d’EDF Nuward ou Naarea (France) se sont emparées de ce sujet qui n’intéresse pas que les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon , Microsoft) avec des besoins de plus en plus importants en électricité et en énergies renouvelables pour leurs centres de stockage.
Pouvant également être utilisés pour produire de la chaleur, les SMR pourraient aussi progressivement remplacer les centrales électriques au charbon pour le chauffage urbain, mais également être utilisés pour alimenter des usines de dessalement afin de produire de l’eau douce.
Des perspectives qui, sur le papier, peuvent être réjouissantes. Reste une technologie qui devra faire ses preuves, tant en termes de production que de sécurité. Et qu’il faudra attendre 2030 pour éventuellement voir ses premières promesses tenues…