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Le géant des barres chocolatées Mars avale le fabricant de Pringles – Libération

Pour la modique somme de 36 milliards de dollars, Mars va racheter Kellanova, créée par Kellogg’s. Cette opération spectaculaire est une réponse à l’inflation et aux campagnes de santé qui ont érodé les profits de l’industrie de la malbouffe.

Une méga fusion en vue dans le secteur de la malbouffe : le géant américain Mars, célèbre pour ses barres chocolatées éponymes mais qui propose aussi des Snickers et autres bonbons M&M’s, va avaler son concurrent Kellanova, dont le nom ne dit rien de tel, mais qui se trouve être le propriétaire des biscuits apéritifs Pringles et Cheez-It. Montant de la transaction : 36 milliards de dollars (32,7 milliards d’euros), ce qui représente la plus grosse transaction dans le secteur des aliments transformés de ces dernières années. Cette acquisition dépasse ainsi celle des chewing-gums Wrigley par Mars en 2008, pour 23 milliards de dollars. « Nous avons une énorme opportunité pour Mars de continuer à bâtir une entreprise durable dans le secteur du snacking », Le PDG de Mars, Poul Weihrauch, a commenté avec sobriété dans un communiqué.

La rumeur de cette acquisition circulait depuis le Wall Street Journal et l’agence Reuters s’en était fait l’écho il y a deux semaines, citant des sources proches du dossier. Mais rien n’avait filtré sur le projet depuis. On en sait désormais plus sur ses modalités, et ce sont les actionnaires de Kellanova qui peuvent se frotter les mains : Mars leur propose une prime de 33 % par action par rapport au cours de clôture du 2 août, date des premières fuites sur ce mariage entre amis du snacking. Le premier d’entre eux, à savoir le WK Kellogg Foundation Trust, qui en détient 20 %, a immédiatement donné son aval à la transaction, qui devrait être finalisée d’ici au premier semestre 2025. Créée et cotée en Bourse en octobre 2023 par l’empire Kellogg’s, qui ne voulait plus mélanger biscuits apéritifs et céréales pour petit-déjeuner, Kellanova était jusqu’alors valorisée à 28 milliards de dollars, dette comprise, soit 25,3 milliards d’euros au taux de change actuel du billet vert. Mais les rumeurs d’un éventuel rachat par Mars avaient fait flamber le cours de l’action de l’entreprise.

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Avec ses 18 marques, parmi lesquelles Smacks, Rice Krispies et Frosties, Kellanova avait de quoi mettre en appétit Mars, compte tenu de sa présence mondiale : fabriqués dans une vingtaine de sites à travers le monde, ses produits sont distribués dans 180 pays. En les réunissant sous le même toit que ses autres blockbusters comme les chocolats Twix, Bounty et Milky Way, Mars se retrouve à la tête d’un nouvel empire de barres chocolatées et de biscuits snacking qui va valoir 63 milliards de dollars (57 milliards d’euros) de chiffre d’affaires. Kellanova lui apporte près de 13 milliards de dollars de ventes annuelles. Les autorités de la concurrence américaines et européennes regarderont évidemment de près les conséquences de ce rapprochement sur les marchés concernés. Mais de l’avis de plusieurs experts, l’opération ne risque pas d’être a priori rejetée, puisque les deux entreprises ont des lignes de produits qui ne se chevauchent pas trop.

Au-delà de la course à la taille, l’acquisition de Kellanova par Mars est surtout une réponse à l’inflation, qui a frappé de plein fouet le secteur de la consommation et l’industrie agroalimentaire en particulier, provoquant une forte baisse des ventes pour les géants américains du secteur comme Heinz, General Mills, Mondelez ou Hershey. L’envolée des cours du cacao a également érodé les marges des industriels du secteur. Tandis que d’un autre côté, la lutte contre l’obésité, véritable fléau sanitaire aux Etats-Unis, a exercé une pression sans précédent sur les industriels caloriques en poussant une partie croissante de la population à réduire sa consommation.

Mais Mars a plus que limité la casse grâce à sa division snacking de marque, qui a encore contribué à hauteur de 18 milliards de dollars en 2023 à ses 50 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Et le géant de McLean, en Virginie, entend bien continuer à exploiter à fond son filon sucré-salé malgré toutes les campagnes anti-malbouffe, à l’image des cigarettiers et des pétroliers. On peut aussi s’attendre à ce que son acquisition spectaculaire de Kellanova pousse ses concurrents à lui emboîter le pas et à déclencher un nouveau mouvement de consolidation dans le secteur.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.

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